Vie en Grèce

Il est doublement fini du fait que la réforme des retraites est en route et qu'elle s'annoncera catastrophique et d'autant plus catastrophique que le FMI veut en rajouter une couche (baisse de 15% des retraites).

Le mythe comme quoi le gouvernement sert de rempart pour défendre les plus pauvres est bien remisé.

Alors la profondeur de la déception est est à la hauteur de l'espoir qu'avait créé pendant plus de six mois Syriza.

Seule cette dernière a fêté le un an de ce gouvernement. Tsipras, fidèle à lui même, a justifié sa politique par le déni en rejetant tout sur le dos de l'opposition. Il a oublié qu'il avait dit avec Varoufakis que s'ils ne pouvaient pas mettre fin à l'austérité, ils démissionneraient.

Mais il a fait comme Mittérand en 1981 qui excréait la cinquième République et qui a finalement trouvé qu'elle lui allait comme un gant et n'a rien voulu changer de ces institutions qu'il haïssait tant.

Mais qu'est devenu Syriza maintenant ?

Ce parti s'est vidé de ses éléments les plus brillants et parmi les restants de ceux qui ont une conscience politique qui ne leur permet pas d'accepter les renoncements et n'a gardé que les arrivistes qui manient le langage révolutionnaire et la pratique contre-révolutionnaire. Parallèlement, il s'est enflé avec les arrivistes parachutés des autres partis dont principalement le PASOK, ceux qui ont viré leur cuti dans le sens où soufflait le vent. Maintenant, ils vont doucement se préparer à rejoindre le sens du vent dominant et il n'est pas en faveur du gouvernement actuel. Syriza se retrouve dans le même état de déliquescence que le PS français avec un gouvernement soumis à des pressions à géométrie variable.

D'abord sa majorité se réduit encore. Le député Syriza Yannis Michelogiannakis menace de refuser de voter la réforme des retraites.

Il risque de faire boule de neige. ND est à l'affut, a le vent en poupe et placé entête des sondages avec majorité absolue en cas de nouvelles législatives.

De plus, l'Europe semble chercher à punir par tous les moyens le Grèce sur laquelle elle s'acharne. Elle est accusée de ne pas stopper les migrants qui arrivent par la mer, surveillance et détournement des bateaux étant quasiment impossible (à moins de les couler s'ils sont repérés). Les fonds accordés sont maigres environ 200 millions alors que la Turquie qui n'a pas se problème maritime se voit accorder 3 milliards.

La FYROM (ne pas dire Macédoine) a fermé sa frontière avec la Grèce cloisonnant les migrants en Grèce où ils ne veulent pas s'installer mais au moins ils sont parqués loin des frontières allemandes.

Maintenant le Grèce est menacée d'expulsion de l'espace Schengen et demain ce sera de l'Euro.

Des manifestations spontanées donc non coordonnées et sans effet égrènent le quotidien, généralement peu de monde comme sur les photos.

Il y a aussi la « fronde des cravates » des diverses professions libérales. Tsipras ayant introduit en politique l'allure décontractée, chemise ouverte sans cravate et qui avait choqué les bons dirigeants européens, l'opposition à ce gouvernement met des cravates. Les journalistes avocats et autres libéraux ont fait grève et la Grèce a connu un jour sans informations télévisées.

Cette année par exemple, les charges d'un avocat, cotisations et impôts réunis sont doublées.

La seule contestation coordonnée est celle des agriculteurs. Ces derniers perdent les détaxes sur les carburants et voient, de part la disparition de la spécificité de leur caisse de retraite voient leurs cotisations tripler.

D'autre part rappelons que dans la réforme des retraites prévue par ce gouvernement et peut-être pas acceptée en ces termes par la Troïka, tiendra compte dans le calcul des montants à verser du patrimoine et les agriculteurs ont forcément un patrimoine foncier qui va donc rendre ridicule leurs retraites.

Ça fait un mois qu'outrepassant l'interdiction de faire des blocages, ils bloquent les routes. Leurs manifestations ont fait annuler le salon de l'agriculture qui devait se tenir ce week-end à Thessalonique et qui est aussi important qu'en France. Grande victoire !

A Serres (Macédoine) comme à Rétymnon (Crète) à des moments différents ils s'en sont pris violemment aux locaux de Syriza.

Ils ont mimé des scènes de décapitation de type djiadistes retransmisses par la télévision. Des affrontements ont eu lieu plusieurs fois avec les forces anti- émeutes, héritage des gouvernements précédents.

A Davos, le père Schaeuble s'est permis de traiter d'idiot (mais sans mauvaise intention) Tsipras.

Mais il n'est pas le seul à s'en moquer les grecs qui aiment le faire ne se gênent pas avec leur premier ministre. Il est la cible d'émissions télévisées. La grande majorité des chaines sont privées et jouissent de privilèges dont des dispensent de redevance que le gouvernement veut leur faire cracher. On comprend en contrepartie leur déchainement contre ce gouvernement. Pour y contrecarrer, Tsipras a mis à son service la chaîne publique que Samaras avait fermé ERT1 en y plaçant ses hommes. Et tout recommence comme avant disent les grecs !

Un petit scandale révélé par la chaine Epsilon dans une émission intitulée Parole. Une enquête a été menée sur le coût des partis politiques pour les finances publiques.

Il s'avère que Syriza et ND se partagent le gâteau, (en période crise ça fait du bien) :

Syriza 1 483 455,39 €

ND 1 198 916,55 €

Crisi Avgi 383 487,29 €

Centre (dont PASSOK) 299 742,63 €

Parti Communiste 327 992 €

Ne pourrait-on pas faire pareil en France en ce qui concerne le coût de la Présidence, de Matignon, du parlement, du Sénat et des Présidences de Région ainsi que le coût des plateaux de télévision lors des émissions de haute fréquentation.