Vie en Grèce

Vie en Grèce

01/03/2015 : La grande lessive.

Inquiétude à gauche de la gauche.

 

La gauche reproche à Tsipras d'avoir cédé devant la troïka qui ne s'appelle plus ainsi mais n'en continue pas moins sa funeste besogne.

 Rappelons que pour terminer le dernier Mémorandum, le triumvirat ex-troïka avait émis en 2014 des exigences auprès de Samaras que celui-ci ne pouvait faire supporter aux Grecs non pas parce qu'il n'était pas contre mais parce qu'il sentait que la mission devenait impossible. Il avait fait le sale boulot depuis un bon moment et entendait s'en tirer avec une certaine gloire. Mais ces dernières mesures étaient celles de trop.

En bon aveugle, le triumvirat lui ordonnait des baisses drastiques d'effectifs dans la fonction publique, une nouvelle baisse des retraites de 10%, de nouvelles taxes, une hausse de la TVA sur certains produits et dans le tourisme,.des ponctions sur les salaires et de nouvelles réductions des prestations sociales, des privatisations ....

De la folie suicidaire au point que la serpillère s'est révoltée contre ses maîtres et ils ont du s'exiler à Paris pour régler les comptes.

Alors Samaras s'est suicidé politiquement laissant la fin inachevée.

Tsipras ne pouvait baser sa campagne électorale sur l'austérité mais uniquement sur son contraire. Bien sûr il savait qu'il fallait des moyens financiers mais a su rester assez flou. L'électorat a bien voulu fermer les yeux tellement il en avait marre et s'est plu à rêver. De même la gauche de Syriza !

Les premiers jours du nouveau gouvernement ont permis de faire savoir aux maîtres de l'Europe qu'ils n'étaient que de sales morveux. C'était la première fois qu'on le leur crachait à la gueule.

De l'exaspération à l'expression paternaliste, l'Europe à joué son rôle. Les plus tendres ont dit qu'il fallait aider la Grèce, qu'on la comprenait mais tous qu'il fallait respecter les accords signés. Autant dire plus aimablement « on ne change rien! ».

Le gouvernement l'a compris mais ils sont plus pédagogiques dans leur carcan.

D'abord, on a commencé à les étrangler en leur coupant l'approvisionnement en Euro « bon marché ». Ils peuvent continuer à en avoir mais par le canal plus cher, autant dire qu'au moment où ils ont besoin d'argent on leur fait payer plus cher. On les punit comme des gosses pour leur « arrogance ». Bravo la BCE !

 

Ils ont quand même fini par accepter un accord. Ce dernier les rend maître de leur programme. Ils sont autorisés à faire des programmes sociaux sous réserve que ça ne coute rien. Autant dire qu'on leur interdit ! Mais qui en est dupe ?

On leur laisse présenter leur programme de réformes mais il faut qu'il correspondent à ce que la troïka voulait pour terminer c'est à dire quitte à me répéter : des baisses drastiques d'effectifs dans la fonction publique, une nouvelle baisse des retraites de 10%, de nouvelles taxes, une hausse de la TVA sur certains produits et dans le tourisme,.des ponctions sur les salaires et de nouvelles réductions des prestations sociales, des privatisations ....

Comment l'accepter ? En attendant le gouvernement met en avant de bonnes mesures également exigées comme la lutte contre la fraude fiscale et la corruption. Mais il n'y a pas que ça que le triumvirat attend. Il y a aussi les précédemment citées. Et il va falloir s'exécuter.

Une petite parenthèse sur la corruption et fraude fiscale. Si la tâche pour la première est quasiment irréalisable comme on l'a déjà dit dans un article précédent, certains pays vont mal prendre ces deux chantiers. En effet, des entreprises allemandes et françaises sont les rois de la corruption et fraude fiscale. Siemens, Mercédes, Ex-Eurocopter … et sont déjà dans le collimateur. Des brouilles diplomatiques en perspectives. On ne rigole pas avec les entreprises allemandes et française surtout en ce qui concerne le marché de l'armement.

 

Déjà des informations fausses de la part du nouveau gouvernement : il annonce avoir récupéré près d'un demi-milliard de fraude fiscale. Ça ne fait pas un mois qu'il est en place, en activité effective depuis tellement peu et on nous sort des chiffres déments. Propagande !

Un ancien Ministre de la Santé de sinistre réputation et d'extrême droite bien que membre du gouvernement précédent, a des petits problèmes. Jusque là rien d'étonnant.

La levée de son immunité parlementaire est demandée.

Le nouveau parlement vote et à une très grande majorité, toutes tendances confondues, rejette la levée de cette immunité parlementaire. Si on ne peut plus être une crapule impunie quand on est parlementaire, où va-t-on ?

On peut se poser des questions sur le discours puriste de Syrza et les actes de Syriza ! Peut-être est-on en train de protéger des syriziens qui sont poursuivis ou en passe de l'être par la justice ?

Les membres de Syriza sont-ils des puristes ?

Revenons un peu sur l'évolution de Syriza.

Après les élections de 2012, Syriza s'est ouvert pour devenir un parti de masse. A qui s'est-il ouvert ?

L'extrême-gauche y était déjà et ce n'est pas de ce côté qu'est venu le « renouveau ».

C'est donc sur sa droite qu'ont afflué les postulants. Anciens du PASOK, déçus ou opportunistes, des signataires des Mémoranda, un paquet de corrompus jusqu'au cou qui comptent se faire une nouvelle carrière dans le sens du vent qui tourne.

C'est sur ces plus ou moins fripouilles que Tsipras, homme d'appareil va s 'appuyer pour faire taire la contestation sur sa gauche.

On peut éventuellement s'attendre à une scission de Syriza.

 

Que peut faire Tsipras ?

Il a pour l'instant un répit jusqu'en juin, tout va se passer dans des négociations, désaccords, compromis, désaccords, …, la même valse que l'on a connu avant la prolongation.

Juin sera une échéance. Comme l'Europe exigera des mesures anti-sociales inacceptables, Tsipras démissionnera provoquant des élections anticipées. Il partira la tête haute.

 

Autre possibilité, biaiser pour attendre les législatives espagnoles de fin d'année qui créeront un nouveau rapport de force en Europe. Par contre situation difficile à tenir, ce sera une partie de poker-menteur difficile à assumer et qui nécessite de bâillonner l'opposition. Et qu'en pensera l'électorat ?

L'Espagne de gauche sera-t-elle en mesure d'influer en faveur de la Grèce ? Nos banquiers ont les dents longues et les dents dures.

 

L'avenir le dira.

 

 

 

 

 



02/03/2015
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Politique & Société pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 32 autres membres