Vie en Grèce

Vie en Grèce

07/10/2016 : En attente !

Tout le monde est en attente.

Le Conseil Constitutionnel étudie les réformes votées par le gouvernement pour vérifier qu’elles ne sont en contradiction avec la constitution.

L’affaire est en cours, le verdict en attente.

En attendant le gouvernement a voté à la majorité malgré les états d’âme de deux députés de Syriza ramenés « à la raison » : privatisation à outrance (eau, électricité, ports, aéroports, le métro de l'Attique, la petite société automobile ELBO).

Les aéroports rentables de province avaient ainsi été cédés pour 50 ans à l'opérateur allemand Fraport pour 1,23 milliard d'euros, la distribution de l’eau à Véolia. Mais, plus récemment, la compagnie ferroviaire nationale OSE avait été vendue purement et simplement à l'Italien Trenitalia pour 45 millions d'euros. Ça permettra d’obtenir un premier versement de 2,8 milliards qui arrivera à temps pour payer les traites de la dette.

La réforme des retraites est aussi sur les rails. Les retraités ont donc manifesté et se sont fait violemment gazés au lacrymogène par une police anti-émeute toujours aussi excitée et jouant de protections à haut niveau. Tsipras a quand même désavoué.

 

La grève des transports de Thessalonique a pris fin après 12 jours de conflit. Les grévistes ont obtenu le tiers de leur revendication c’est-à-dire qu’ils ont été payés pour le mois de juillet. La compagnie leur devait trois mois. Il leur en reste encore deux à récupérer ! Il y a une loi votée par les gouvernements précédents qui autorise les employeurs à payer les salaires avec trois mois de retard.

Il n’est pas rare dans les discussions d’entendre dire que des gens ont abandonné leur travail parce qu’ils n’étaient pas payés.

On annonce à partir de demain une grève dans les aéroports dans tout le pays.

De temps en temps de petites manifestations mais rien de coordonné.

Les gens sont maintenant blasés, ils pensent qu’il aurait fallu terminer le deuxième mémorandum au lieu de faire un bras de fer avorté avec les créanciers et que la reprise aurait été là sans avoir à demander un troisième. Les gens reprochent aussi à ce gouvernement d’essayer de faire passer toutes les mesures comme des choses malgré tout progressistes et de nier la réalité. Il y a un décalage flagrant entre un gouvernement majoritaire au parlement et sa politique majoritairement rejetée. Un tel gouvernement ne peut que devenir dictatorial et il devrait y avoir au sein de la constitution des mécanismes qui permettent de mettre fin à une telle crise politique.

Le 10/10 l’Eurogroupe va prendre position concernant le versement des fonds à venir (11 milliards d’euro) dont la plus grosse partie sera absorbée par le remboursement de la dette. Cet Eurogroupe est plutôt hostile aux pays du sud, Portugal, Espagne, Italie. Il est probable que la révision de la dette grecque soit repoussée aux calendes.

 

Très bientôt, le CETA devrait être adopté (ou rejeté) fin octobre par les européens. Cette adoption serait non seulement une catastrophe pour l’Europe mais aussi pour le gouvernement grec. En effet, suite à une pollution scandaleuse, le gouvernement a fait mettre en veilleuse l’exploitation de la mine d’or de Skouries en Chalcidique. Cette dernière est exploitée par une société canadienne sans scrupule et rejetait des métaux lourds et de l’arsenic comme Altéo au large de Cassis en France provoquant un massacre écologique. Si CETA était adopté, alors l’entreprise canadienne Golden Hellas serait en mesure de faire condamner l’état grec pour entrave à l’exploitation et le ruiner en amandes, ce en quoi Golden Hellas serait ravie , ça servirait de leçon pour ceux qui auraient le désir d’entraver la soif de gains.

 

Un article dans le journal « Protothéma » expliquait que les familles anglaises recherchaient des institutrices grecques pour faire du baby-setting. Le paradoxe en Grèce est que l’on forme des enseignants mais qu’il n’y a pas assez de postes pour tous. Ainsi il n’est pas rare de trouver des serveurs qui sont des enseignants diplômés sans poste.

C’est pour ça que les anglais recrutent. Ils ont une préférence pour les institutrices grecques parce qu’elles sont formées pour s’occuper des enfants plus qu’une étudiante ordinaire et qu’elle savent bien cuisiner !

 

Dans son délire d’instaurer la dictature dans son pays, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué le Traité de Lausanne de 1923 sur les frontières actuelles de la Turquie suite à la Première Guerre mondiale. Des deux côtés du Bosphore, la déclaration du président turc a suscité de vives réactions.

L’opposition dans son pays considère qu’il s’agit d’un règlement de compte avec la frange kémaliste. En Grèce on est inquiet de la semi revendication des îles grecques.

Dans l’article précédent, je disais que je trouvais que Tsipras avait « empâté », il paraît qu’il a été hospitalisé cet été et il pourrait être sous cortisone. Ferait-il son petit Pompidou ?

 

Quelques petits scandales agitent l’opinion publique.

La nomination de la femme d'un député Syriza au conseil de surveillance de la TAIPED a été mal perçue. Mais le principal élément de critique vient des liens du parti au pouvoir avec la famille d'oligarques Kalogritsas. Le patriarche de cette famille, Christos, est suspecté par l'opposition d'avoir utilisé ses liens étroits avec Syriza pour obtenir une licence de télévision pour son fils Yannis et des prêts de la part de la banque Attica. Il est aussi suspecté d'évasion fiscale.

L’attribution des licences de télévision est très controversée et le gouvernement est accusé de vouloir museler l’information.



07/10/2016
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