Vie en Grèce

Vie en Grèce

08/04/2017 : My tailor is rich, mon coiffeur aussi.

Dimanche prochain c’est le jour de la morue. Une semaine avant la Pacque. Une semaine après cette dernière ce sera le premier tour des présidentielles françaises. Il faudra mettre un masque pour saisir un bulletin de vote tellement ça sentira mauvais.

Le prochain président est déjà discrédité avant d’avoir été élu. Il n’y a pas besoin de sondage pour ça. Mon pif est à lui seul un tel institut !

 

En Grèce on attend la décision de l'Eurogroupe de Malte vendredi avant le verdict des urnes françaises.

Tsipras entend demander un sommet exceptionnel en cas de non accord. Quelle ambition a ce jeune homme !

 

Ici, il y a de nouveaux squats mais rien de bien révolutionnaire. Une menace plane sur ceux d’Athènes dit-on.

 

 

Une enquête sur l’évolution de l’opinion des grecs pendant la dernière période de la crise. Un sondage avait eu lieu en avril 2015 et un autre maintenant. Bilan de l’évolution des réponses.

 

Que pensent les grecs après cinq années de crise ?

Enquête de "DiaNEOsis" organisme de recherche.

« 62,1 % des grecs pensent que la crise est due à "nos propres défauts" alors que seulement 9,7% pensent que ça vient de l’extérieur.

La responsabilité dans la crise est moins attribuée au système financier international :59,4% contre 77,3% en Avril 2015.

76% mettent en cause la société en général qui est habitué à vivre au-delà de ses moyens.

62,4% pensent que le pays a besoin moins de gouvernement, alors que seulement 21,8% pensent que la reprise se fera par une augmentation des salaires et des pensions de l'État. En revanche, 73,2% préfèrent les incitations du gouvernement pour attirer les investissements et stimuler les exportations.

Lorsque l’on propose le choix entre une fiscalité élevée avec un État-providence fort et son contraire une fiscalité réduite avec un rôle plus réduit de l’État on constate que : en Avril 2015, le premier aspect était en avance de 10,5% alors que maintenant il est en retard de 22,6 %. Il y a donc un retournement total. Les grecs se sentent écrasés par l’État et n’ont rien en retour.

En ce qui concerne la lutte contre l’évasion fiscale, ses partisans ont diminué de 71 à 62 % et par contre 38,9 % la considèrent comme arme de « légitime défense» contre l’hyper-taxation.

L’introduction de nouvelles technologies dans le pays est plébiscitée à 89 % et considéré comme porteur de création d’emplois.

5,8% pensent que l'âge de la retraite devrait être supérieur à 65 ans et 51,7% estiment qu'il devrait rester en dessous de 60 ans.

La position des grecs face aux musulmans a régressé : 46,4% ont une vision négative contre 36,3% positive.

88,3% pensent qu’il y a trop d’immigrés dans le pays depuis 10 ans

64,4% pensent qu’ils contribuent à l'augmentation de la criminalité et 58% à la montée du chômage.

Seulement 25,4% voit dans les immigrés une solution au problème démographique.

2,2% les acceptent dans le pays et 17,5% de manière conditionnelle. Les autres sont en faveur de leur départ avec 20% étant en faveur de l'expulsion immédiate.

L’enquête met en lumière une tendance au complot étranger :

80,5% pensent qu'il existe des organisations secrètes en Grèce et à l'étranger, qui tirent les ficelles.

26,5% pensent qu'ils détruisent le pays, un chiffre qui atteint 50% parmi les électeurs d’Aube Dorée et 37% parmi ceux d’ ANEL (les alliés de Syriza dans la coalition au pouvoir).

Vis à vis des pays voisins, le plus populaire est la Russie en quittant la zone euro et en créant une relation privilégiée avec Moscou. »

On constate que les grecs se méfient maintenant de l’État dont ils ont découvert la vraie nature. Il n’est plus au service du bien public mais se comporte comme une énorme pompe à fric où tout est bon pour le soutirer.

L’État providence ne fait plus rêver et ils disent volontiers « qu’il n’y a plus d’État ». C’est ce qu’ils constatent par exemple au niveau de la santé : on leur prélève des cotisations et ils n’ont rien en compensation dans le domaine. Ils payent beaucoup d’impôts et de taxes mais l’État est défaillant dans tous les domaines de redistribution sauf peut-être pour les parlementaires.

En ce qui concerne l’Europe, même si on sent profondément européen, elle ne fait plus rêver et l’on se tournerait plus volontiers vers le voisin orthodoxe russe.

Cependant l’idée de quitter l’Europe n’est pas majoritaire et elle est moins considérée qu’avant comme la cause des maux. Une autre enquête confirme une progression de l’idée de la sortie de l’Euro : Ainsi, le site Voria reprend l’enquête d’opinion d’Alco publiée dans le mensuel Zéro en janvier. Selon le sondage, 53 % des Grecs considèrent l’entrée dans la zone euro comme une erreur. Et ils sont entre 31 et 42 % à vouloir un retour à la drachme, l’ancienne monnaie.

Même ceux qui se disent formellement contre la sortie de l’Euro avouent qu’elle deviendra inévitable et la redoutent.

Les grecs se disent coupables en premier lieu même si à mon sens ils ont tord et quand je leur donne mon point de vue ils tiennent à se sentir responsables.

Il est vrai qu’à titre personnel, ils se comportent comme leurs gouvernants c’est-à-dire qu’ils pratiquent l’endettement permanent. Mais il faut voir aussi comme on les y pousse. En France il y a des lois contre le surendettements, ici il est encouragé et avec la crise devient le seul moyen de s’en sortir provisoirement.

Le grec moyen a quantité de cartes de crédit contractées auprès de différentes banques. Il en possède 5 ou 6. Ces dernières sont gratuites et leur permettent l’échelonnement de leurs achats. Par contre, nous sommes à l’heure ou la BCE prête à taux négatifs aux différents établissements bancaires européens et ces dernières facturent des taux d’intérêts à 18 % aux utilisateurs de leurs cartes de crédit.

Par contre les commerçants, devant la baisse de la consommation, pratiquent eux-même le crédit en accord avec certaines banques et fournissent des paiement en 2, 4, 6 mensualités sans intérêt. En même temps ils appliquent des rabais en dehors des périodes de solde presqu’en permanence.

 

 

Contrairement à l’état le citoyen vit en temps limité, l’ État non et est en principe considéré comme immortel. Il n’y a rien d’étonnant et l’histoire l’a montré, qu’un État mette plusieurs siècles à rembourser ses emprunts ou s’en dispense. Un particulier ne peut le faire.

Mais les grecs malgré tout se sentent responsables d’avoir voté pour ceux qui ont dilapidé le patrimoine national.

 

Que dire d’autre ?

Le syndicat des employés du privé lance un appel à la grève pour dimanche prochain qui est le dimanche des rameaux, un jour important qui scande la vie des grecs.

Le lendemain la semaine sainte commencera.



06/04/2017
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