Vie en Grèce

Vie en Grèce

14/10/2014 : Les « prêts rouges ».

De quoi s'agit-il ?

Ce sont les crédits qui sont dans le rouge.

Comme vous le savez la plus part des grecs ont vu leurs revenus baisser d'environ 40%, le chômage exploser, et les impôts augmenter en nombre et en valeur en quatre ans.

Ainsi beaucoup de petits propriétaires avaient acquis leur bien avant la période dite « de crise » à une époque où ils étaient en mesure de rembourser les traites.

A cela vient s'ajouter une loi qui autorise les entreprises à verser les salaires avec plusieurs mois de retard. Que cela ne vienne pas aux oreilles de M. Valls !

Ainsi nombre de personnes travaillent sans salaire. Ils continuent à travailler, ce qui nous semblerait impossible en France, de façon à ne pas perdre et leur travail et l'espoir de rentrer un jour dans leur argent. De temps en temps, ils osent une grève.

Là une petite parenthèse qui vaut son pesant d'or. La radio de Syriza qui émet à partit d'Athènes (105,5 Mégahertz) et de Thessalonique, Kokkino (LeRouge), ne paye plus ses techniciens depuis quelques mois. Cette situation a fait deux pages dans le journal de dimanche « Proto Théma » avec comme titre accompagnée de la photo du directeur « Celui qui soutient les grèves et ne les aime pas ». En effet le personnel technique menace d'arrêter toute diffusion.

On comprendra alors aisément que beaucoup d'emprunteurs ne soient plus en mesure de payer ni de régulariser leur situation.

Ce serait au grand bonheur des banques qui sont prêtes à faire saisir les biens et expulser les occupants.

C'est devant un tel scandale que le gouvernement, si apte à prendre des lois répressives a pondu une loi qui combat l'excès des autres lois. Les emprunteur pour leur résidence principale qui ne peuvent pas payer leurs traites ne peuvent pas être expulsées. Il y aurait une hémorragie d'expulsions.

Malheureusement ces prêts ont été revendus à des banques étrangères qui ne sont elles pas soumises aux lois grecques.

C'est le sujet de l'agitation de ces derniers jours. Le gouvernement qui veut se redonner une virginité va-t-il légiférer ? C'est en tout cas ce à quoi s'est engagé le vice-premier ministre Evangélos Bénizélou.

 

En marge de ce qui se passe ici, en France il a des problèmes similaires. Sur le site « Change.org » circule une pétition pour un cas similaire. Voici ce qu'en dit l'intéressée : « Du fait de ma précarité, je n'ai plus pu rembourser mon prêt immobilier. Malgré un dossier de surendettement et un jugement en instance conférant force exécutoire aux recommandations de la Banque de France de me donner un délai de 24 mois, le Crédit Agricole a décidé de brader ma maison.

Ma maison sera vendue aux enchères le 23/10/2014. Je serai donc à la rue. 

J'en appelle ainsi à la solidarité et à vos signatures de soutien. »

Si vous vous sentez concerner l'adresse est :

https://www.change.org/p/creditagricole-ne-saisissez-pas-la-maison-d-h%C3%A9l%C3%A8ne-accordez-lui-un-d%C3%A9lai-pr-rembourser-son-pr%C3%AAt?alert_id=voRCQLDlFj_CUjEb5ghxQOy3djykzpyb2jqps0l3xTLpaiI51hobqqPIBrHcd3Vi91ofB7rZpDo&utm_campaign=157619&utm_medium=email&utm_source=action_alert

 

Syriza et les Indépendants Grecs, classés sur l'échiquier politique local comme étant d'extrême droite discutent pour obtenir une position commune sur les « prêts rouges ». D'après Tsipras les discussions ont avancé : « Nous avons eu l'occasion de discuter sur les mesures nécessaires pour relancer l'économie et de la nécessité dans notre propre convergence de l'estimation du point de vue des forces différentes sous différents angles afin d'arrêter la politique destructrice du protocole et passer directement à la reprise économique, le redémarrage économie, en soutenant notamment les PME, les ménages et des milliers, des millions de nos concitoyens sur la base des dernières statistiques et les chiffres sont en dessous du seuil de la pauvreté parce que malheureusement notre pays a ces dossier très négatif. Et bien sûr, nous devrions nous serrer les coudes en vue d'inverser cette image dramatique pour la grande majorité de notre peuple. ». On parle d'une coalition possible Syriza-Indépendants.

 

Quand aux relations avec la Troïka ?

Pour Samaras, le bout du tunnel est là mais il n'y a que lui qui le voit. C'est fini, jure-t-il dans son délire mensonger habituel, le pays n'a plus besoin de réclamer des prêts au FMI et à l'Europe qui bien sûr sont accompagnés de contraintes.

La Troïka ne le voit pas du même œil ainsi que la mère Lagarde. Ses dernières déclarations ne vont pas dans le sens de Samaras qui n'avait vraiment pas besoin de ça : il y aura un Programme de Soutien (le nom change seulement) après le vote du budget qui nécessitera de nouvelles réformes.

Samaras, ainsi perturbé et lâché par ceux qui l'ont longtemps soutenus, envisage après le vote de confiance de former un nouveau gouvernement et hypocritement demande à Syriza d'en faire partie.

 

Jeudi 09 Octobre 2014 20:19 est paru le sondage mensuel de Palmos Analysis.

SYRIZA 29,8%

ND 20,4%

Potami 5,7%

Aube dorée 5%

PASOK 4,7%

PCG (KKE) 3%

Indépendants 2,3%

LAOS 1,7%

Dimar 0,4%

Blanc 3,1%

Indécis 8,8%

Autres partis 6,9%

Petite remarque, on n'atteint pas les 100%, quels sont ceux qui manquent (8,2 %) ?

 

Sondage-oct.jpg

 

Ce sondage fait apparaître comme les précédent la présence à la troisième place d'une organisation nouvelle. Il s'agit de Potami ( la Rivière) créée il ya peu par un certain Théodorakis (pas le chanteur), ancien journaliste et qui aimerait créer une troisième voie un peu comme Bayrou en France à une certaine époque et les sondages lui donnent une crédibilité.

Théodorakis-potami.jpg

 

Les grecs aussi lui donnent une certaine légitimité comme ils l'ont donnée auparavant à Dimar, la gauche démocratique de Fotis Kouvelis avant que cette dernière ne se discrédite en participant à la coalition gouvernementale, ce qui lui permettait d'affirmer qu'elle représentait l'unité nationale dans laquelle tout l'éventail politique était représenté.

Se voulant centriste, opposé au clientélisme (pratique installée depuis très longtemps en Grèce) des partis politiques classiques, il se veut une rupture radicale dans l'arène politique, un peu dans l'optique de Grillo en Italie.

Jusqu'à présent il n'a été mêlé à aucun compromis avec le gouvernement en place et son programme est encore flou.

Et les grecs peuvent le considérer comme un recours. D'autant plus que l'on parle beaucoup d'une alliance probable post-électorale entre Syriza et la Nouvelle Démocratie. Ceci peut paraître inconcevable pour un français mais dans le passé, certes il y a longtemps, l'ancêtre de Syriza, Sinaspismos (la Coalition) avait fait cause commune avec la Nouvelle Démocratie.

 

A surveiller de près, il peut devenir un acteur important en Grèce.

 



14/10/2014
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