Vie en Grèce

Vie en Grèce

19/03/2017 : On nous prend pour qui ?

La propagande imbécile continue. Je cite France info 20/02 :

« Le paradoxe, c’est que la Grèce commence enfin à aller un peu mieux, l’économie grecque a retrouvé de l’oxygène, elle est enfin sortie d’une longue et terrible récession, selon les premières estimations, la croissance est revenue en 2016, et elle affiche un petit mais positif 0,3%. Et surtout le rebond devrait se poursuivre fortement en 2017, la Commission européenne elle-même pronostique une croissance de 2,7% et même de plus de 3% en 2018.

L’économie se remet donc à tourner. ».

 

Comment être aussi optimiste quand le pays a pris de nouvelles mesures pour augmenter les impôts et baisser les retraites. Pire le Premier Ministre annonce que ces mesures (votées) ne coûteront pas un Euro de plus aux citoyens car il y aura des mesures compensatoires (des mesures de croissance donc au profit des investisseurs).

Il s’agit d’un abaissement du seuil de non-imposition qui passe de 8500€ à 6000€ et d’une diminution drastique des retraites.

Ce sont les demandes des européens pour le versement de 86 milliards prévus depuis juin 2015 qui serviront à financer presqu’intégralement le remboursement de la dette. Le FMI a salué les concessions faites par la Grèce, mais a estimé que "davantage de progrès" étaient souhaitables. Quelle ironie !

 

Qui va donc être touché par ces mesures ? Ce sont forcément les plus démunis et les couches moyennes, ceux-là même que veut attirer à lui le parti Syriza.

Il cherche à les séduire par le discours parce qu’il n’a pas d’autres leviers et agite le vocabulaire révolutionnaire en brandissant la lutte des classes.

Un stupide et dramatique accident récent lui permet d’agiter l’étendard de la lutte des classes. Pour être bref, un jeune fils à papa avec sa grosse et belle voiture a provoqué un accident mortel (quatre morts) dans lequel il a lui aussi laissé sa vie. Du coup le gouvernement, à la recherche de diversions, présente l’événement comme l’arrogance de la bourgeoisie qui n’hésite pas à assassiner le pauvre peuple (une femme enceinte, sa petite fille de 3 ans et un jeune en plus du jeune chauffeur tués). Quand l’émotion devient un instrument politique !

Si l’afaire Troadec avait eu lieu en Grèce, on aurait alors dit que « la cupidité capitaliste a provoqué le meurtre d’une famille modeste ». On dirait un langage digne de la Corée du Nord.

 

 

Il est reproché à la Grèce de mal collecter les impôts et pour faire rentrer l’argent on augmente le nombre de contribuables par abaissement du seuil d’imposition comme déjà dit. 22 % de foyers seront donc touchés et deviendront de nouveaux contributeurs.

De plus les grecs payent leurs impôts comme vous et moi et en plus déjà ceux de 2018 en plusieurs mensualités.

En même temps leurs revenus, déjà amputés, baissent en raison de nouvelles taxes, de prélèvements nouveaux et l’on comprend qu’ils n’ont plus les moyens de payer leurs impôts. Dans sa stupidité, la troïka n’a pas compris si on demande plus à ceux qui ont de moins en moins, ils se mettront en défaut de paiement et que l’argent escompté ne rentrera pas. La loi permet au grec de se mettre en défaut de paiement et la dette sera versée en 100 mensualités soit sur environ 8 ans. Ainsi la rentrée de fonds se trouve différée et l’objectif voulu non atteint. Pour une fois, la stupide maxime des libéraux se vérifient : « trop d’impôt tue l’impôt ».

Plutôt que de reconnaître sa stupidité la troïka préfère accuser le gouvernement de ne pas savoir collecter efficacement les impôts.

 

Des grèves et manifestations surgissent ci et là mais rien ne donne l’impression d’un mouvement d’ampleur qui se mettrait en route. Les paysans ont manifesté mais maintenant c’est le retour aux travaux des champs qui s’amorce et leur agitation s’estompe.

Les retraités manifestent, les hospitaliers aussi.

Une grève paradoxalement symbolique est celle du personnel de nettoyage hospitalier. Souvenons nous que le gouvernement précédent avait licencié du personnel de nettoyage et Syriza avait promis en cas de victoire de les réintégrer ce qu’il a fait. Et là, il a contre lui un autre personnel de nettoyage, celui des hôpitaux. Paradoxe !

Un saccage des bornes de validation des tickets de métro a eu lieu à Athènes.

 

L’Institut français d’Athènes a été visé par un attentat. Des liquides incendiaires ont été versés par une vitre brisée et ont provoqué des légats. Sûrement la conséquence de la politique française en Syrie.

 

Comment fonctionne la Sécurité Sociale grecque ?

L’hôpital est gratuit en Grèce mais il est en aussi mauvais état que l’hôpital anglais. Les services ferment, le personnel est en nombre insuffisant et le matériel de base fait défaut.

Aussi pour se soigner il faut avoir recours au privé qui lui se porte bien.

Prenons le cas d’un retraité moyen. Il paye tous les mois des cotisations de Sécurité Sociale. Par exemple pour une retraite brute de 755,58€ il verse 34,48€.

S’il a des frais de santé, les premiers 500€ annuels ne sont pas pris en charge. Une visite chez le médecin coûte généralement entre 50 et 120€. C’est pourquoi les grecs consultent beaucoup par téléphone ou s’abstiennent.

Au-delà des 500€, pas de remboursement de la Sécurité Sociale mais la possibilité d’en déduire pour les impôts 10 % (plafonné à 15000€). des revenus imposables.

 

Enfin une bonne nouvelle. Ils nous ont pris pour des cons !

Oui ELSTAT, l’organisme officiel de la statistique grecque, l’INSEE grec, nous annonce qu’il n’y a pas eu de reprise en 2016 en Grèce et que tous les discours sur la reprise ne sont que du bidon.

Pire EUSTAT, l’organisme européen confirme.

Ainsi, les Hollande, Sapin, Junker, Moscovisi et toute la clique qui possèdent tous les moyens d’être correctement informés ont essayé de nous berner.

 

Merci beaucoup.



19/03/2017
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