Vie en Grèce

Vie en Grèce

19/05/2015 : On patauge.

 

La Grèce doit payer en 2015 (elle a déjà commencé) à ses créanciers 459 + 200 + 765 +306 + 344 soit 2,074 milliard d'Euros.

 

Elle est en attente comme un drogué de la dernière aide en négociation de 7,2 milliards de dollars ce qui fait en euro 6,57 milliards.

 

A l'heure actuelle elle racle les fonds de tiroir car au bord de la faillite. Elle pensait ainsi émouvoir ses créanciers qui n'ont en rien à foutre et maintiennent leur exigences. Alors il faut peut-être céder à leurs exigences ridicules te reconnues comme ridicules et inefficaces mais toujours présente. La raison n'a jamais raison face à la connerie.

 

Dans ces négociations Europe-Grèce, le parlement européen n 'a vraiment qu'un rôle politique secondaire, voire dirais-je de serpillère. C'est d'ailleurs pour ça qu'en compensation de leur absence de pouvoir ils sont engraissés.

 

La députée européenne « Mme Goulard voulait une audition publique, mais n’a pas obtenu formellement gain de cause sur ce point. Elle espérait aussi inviter davantage de protagonistes de la négociation grecque - des membres de la Commission européenne (Pierre Moscovici, Valdis Dombrovskis ?), ou les représentants des créanciers directement impliqués dans les discussions avec Athènes, mais « c’était trop compliqué. Notamment avec le FMI », » a-telle expliqué. (source Le Monde).

 

A quoi sert donc le parlement européen ?

 

 

 

Des dissensions au sein de Syriza : la présidente du parlement Mme Zoe Konstantopoulou grec a plus ou moins accusé le gouvernement de manque de fiabilité et de l'abandon des engagements du programme de Thessalonique. Elle est rentrée en conflit avec le vice-premier ministre M. John Dragasakis, vice-premier ministre qui n'est que l'ombre du premier ministre. Un conflit violent plus ou moins camouflé entre deux acteurs importants de la vie politique, Tsipras et Konstantopoulou.

 

En effet, après la privatisation de l'équivalent de la Française des jeux, c'est celle du port du Pirée qui est annoncée avec tous les risques sociaux que cela va représenter.

 

Les procédures pour la privatisation de 14 aéroports régionaux continueront", a déclaré le ministre des Finances George Stathakis, dans une interview avec l'agence Bloomberg à Tbilissi en Géorgie.

 

Les privatisations s'amorcent lentement mais semble-t-il surement.

 

Dans son désir de concéder à l'Europe, Tsipras y va à petits pas, son opposition de gauche étant sur son pied de guerre.

 

Il a déjà obtenu la défection de 13 députés Syrisa. Rappelons que Syriza seul n'a pas la majorité absolue au parlement ce qui explique la coalition opportuniste avec les indépendants d'ANEL. Ce dernier apporte environ 17 voix permettant de dépasser la majorité.

 

Mais si Syriza perd des voix il ne fera pas toujours le plein avec ANEL. Tant qu'on est dans le problème avec l'Europe, ANEL marche. Mais dès qu'on s'en éloignera, ANEL va reprendre son indépendance. Son chef, Kaménos est un ambitieux qui ne s'en cache pas et son alliance contre nature avec Syriza n'est qu'un tremplin pour son ambition et pour placer ses hommes.

 

Syriza va perdre petit à petit sa majorité et peut-être une partie des membres.

 

Ici l'aile gauche.syrizienne a des conceptions plus radicales que les contestataires socialistes en France. Ils ne feront aucun cadeau de principe à Tsipras. Une rupture ne leur fait pas peur, ce n'est pas le cas encore pour les « dissidents socialistes » en France. Il est aussi attendu sur sa gauche par le KKE qui veut démontrer qu'il est le seul défenseur de la classe ouvrière et lui non plus ne fera aucun cadeau à Tsipras mais en ce qui le concerne il est puissant dans la rue.

 

Il ne restera plus qu'à Tsipras à se rallier au reste du PASOK ce qui n'est pas très glorieux et à POTAMI nouveau venu en politique mais pro-européen.

 

 

Tsipras rassure son électorat en assurant que retraites et salaires ne seront pas touchés mais au vu des déclarations de semi-faillite de l'état grec et les pression unanimes pour une nouvelle cure d'austérité de la part des créanciers les grecs sont très septiques.

 

 

En attendant les prix ont flambés avec l'arrivée du mois de mai et des touristes, une hausse de 20 à 30%, parfois plus. Les commerçants à qui j'ai fait la remarque semblent dire que c'est la fatalité. Les grecs ont l'habitude, les prix redescendent en septembre après l'épisode touristique.

 

De nouvelles mesures fiscales concernant entre autre la TVA, une TVA unique à 18% mais réduite à 15% en cas de paiement par carte bancaire, des taxes supplémentaires pour les touristes à qui on va demander collaboration pour aider à faire rentrer la TVA, on rentre dans le n'importe quoi ! Je comprend, sans approuver, que les bureaucrates européens disent qu'ils n'y comprennent rien. Il y a de quoi ! Les grecs non plus n'y comprennent pas grand chose à ce gouvernement.

 

Mais ce qui fâche les grecs c'est cette TVA unique à 18% (15% en cas de paiement par carte).

 

Les plus faibles seront les plus touchés. Actuellement, la TVA est de 23% sur les différents biens de consommation. Par contre elle est de 7% concernant l'alimentation c'est-à-dire ce qui fait le quotidien des courses des plus démunis et du grec moyen. De savoir que le téléviseur sera moins cher la TVA passant de 23 à 18 voire 15 mais le yaourt, la viande les légumes, les fruits etc ... plus cher passant de 7 à 18 (et non pas 15).

 

En effet pourquoi 15 pour le téléviseur et pas pour le yaourt ? La grande majorité des vendeurs de biens de consommation sont équipés de lecteurs de cartes bancaires. La grande majorité des vendeurs de produits alimentaires sont des petits commerces qui n'ont pas les moyens de s'équiper en lecteurs de carte bancaires.

 

Quand à la baisse de la TVA sur les biens de consommation, comme on s'en doute ne fera pas baisser les prix. Pour ceux qui n'ont pas la mémoire courte, souvenez vous en France la baisse de la TVA sur la restauration : à quelques exceptions près les prix n'ont pas baissé ! Ce sera pareil en Grèce.

 

 

 

Par contre, je voudrais mettre les pieds dans le plat en ce qui concerne ce gouvernement.

 

Je comprend que son objectif premier soit de sortir de l'austérité et les pressions européennes sont fortes.

 

Mais c'est aussi un gouvernement issu de la gauche anticapitaliste. On aimerait qu'il montre sa volonté de rompre avec le capitalisme. Je comprend qu'il ne puisse pas du jour au lendemain, surtout dans l'état de dépendance dans lequel il est, rompre avec le libéralisme. Mais on aimerait qu'il commence à émettre des signes de volonté de rompre avec ce système, par exemple en prenant des mesures pour augmenter dans les grandes entreprises le pouvoir de contrôle des employés, mettre fin aux privilèges des grands patrons (n'oublions pas que la Grèce est surtout composée de petites entreprises qui ont de grosses difficultés de fonctionnement et de financement), dynamiser les petites entreprises familiales qui correspondent à un capitalisme plus humain, organiser une meilleure répartition des profits entre travailleurs, actionnaires et investissement.

 

Il est vrai que cela ne favoriserait pas l'investissement étranger qui cherche le profit maximum et sil faut partager avec les employés et investir ça ne vaut pas le coup. Mais il ne faut pas croire qu'à l'heure du libéralisme triomphant, il n'y aient pas des investisseurs plus réalistes qui préfèrent la sécurité de l'investissement au prix d'un profit immédiat moindre.

 

A ce niveau aucune manifestation anticapitaliste de la part du gouvernement Tsipras. Ce dernier se place dans une optique populiste qui me paraît néfaste même si elle relève d'une bonne intention : défendre les pauvres. Que ces derniers aient besoin d'aide ne pose pas de problème et ce serait le sens des mesures déjà prises. Mais ces mesures ne font aucun cas des situation réelles et déclarées.

 

Un exemple : on ne coupe plus l'électricité à celui qui ne paye pas sa facture. Ridicule si on ne tient pas compte de la situation réelle de l'individu. A la limite, je peux me permettre de ne plus payer mon électricité moi qui peut la payer, je n'ai plus rien à craindre ! C'est ce que j'appellerais ça des mesures populistes que serait capable de prendre le FN en France ou Crisi Avgi en cas d'arrivée au pouvoir.

 

Ce qui fait la différence entre eux et nous, c'est que nous ne voulons pas aider bêtement celui qui se dit pauvre mais s'attaquer à la racine du mal en amorçant un virage anticapitaliste même s'il n'est que partiel et en aidant celui qui prouve qu'il en besoin.

 

En même temps, nous aimerions que soit sollicité la prise en compte par les individus de leur avenir. Aucun signe de la part de ce gouvernement de modification du système électoral ni d'incitation à la participation directe à la vie collective et au contrôle des élus. Les parlementaires y compris ceux de gauche, ne tiennent pas à perdre leur train de vie !

 

Pour les descendants des inventeurs de la démocratie, c'est plus que décevant.

 

 

 

Platon se retournerait peut-être dans sa tombe et regretterait d'avoir voté Syriza !

 



18/05/2015
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