Vie en Grèce

Vie en Grèce

23/10/2013 : Préparation des élections.

Dans le cadre des élections municipales et européennes de 2014, les manœuvres politiques se précisent.

 

Les derniers sondages donnent la Nouvelle Démocratie (ND) de droite en tête suivie d'une courte paille par Syriza.

 

Le monde politique jadis reposait sur le bipartisme ND-PASOK (social démocratie). Actuellement il y a une coalition au pouvoir et une opposition (Syriza) qui la talonne et que Samaras, premier ministre, qualifie d'extrémiste et de populiste, ce dont la Grèce n'a pas besoin à ses dires.

 

Rappelons que Syriza est une constellation d'organisations allant du réformisme aux anarchistes.

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Comment peut tenir un tel assemblage ?

 

C'est justement le fait que la composante principale Synaspismos, pas plus que les autres d'ailleurs, ne pouvaient accéder à l'existence parlementaire. Par un regroupement tactique sous une bannière commune dans une structure qui accepte la diversité ainsi que l'autonomie de chaque constituante, est née la grande coalition dite Syriza. Elle s'est illustrée dans l'opposition à la tentative de révision de la constitution voulue par Caramanlis (ND) au cours la législature des années 2007. Entre autre il s'agissait d'autoriser la police à pouvoir pénétrer dans l'université. Peut-être avait-elle besoin de cours de civilisation !

 

Depuis le gouvernement a trouvé comment piétiner la constitution.

 

D'autre part, une partie des membres du PASOK qui, écœurés par la politique menée par l'organisation, s'en est détaché et a rejoint Syriza, renforçant l'aile réformiste.

 

S'est alors ouverte la porte de la possibilité, pour une organisation politique au langage radical, de tenir les reines du pouvoir.

 

Une longue mue a du se mettre en place appuyée par l'aile réformiste. Un point de fracture dans Syriza : les partisans de l'Europe et de l'Euro (qui est le désir majoritaire des grecs) et ceux qui veulent la quitter et retourner au Drachme (Plateforme de Gauche).

 

Tsipras, du premier courant, a réussi à imposer sa vision.

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Tout ceci n'a pu se faire sans ruptures. La Gauche Démocratique (DIMAR) a quitté le navire et s'est fait absorber par le gouvernement conservateur comme caution de gauche à la politique de l'austérité (il a quitté le gouvernement il y a peu). Sa popularité en a donc pris un coup bien que dans les sondages ils dépassent la barre des 3% ce qui leur permet d'avoir un groupe parlementaire.

 

Par contre, Alekos Alvanos, prédécesseur de Tsipras à la tête de Syriza et personnage influant dans cette organisation, partisan de la sortie de l'Euro, vient de scissionner et de créer une nouvelle organisation, le Plan B.

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 C'est un coup assez dur pour Syriza et surtout Tsipras d'autant que la fraction gauche de son organisation reste forte.

 

Le programme de Syriza a la prétention d'annuler les « Mémorandum » mais les discours de Tsipras laissent entendre qu'il se tournerait vers une demande à l'Allemagne de les réviser, réélection de Merkel oblige !

 

Paradoxe de la radicalité et de la réalité ?

 

En tout cas Tsipras se comporte comme un futur chef de gouvernement, parcourt le monde et lie des contacts au point que la gauche européenne en fait son idole.

 

Toujours d'après les sondages, Syriza ne serait pas en mesure de gouverner seul. Il lui faudrait une alliance qui lui donnerait une majorité parlementaire. Mais qui voudra s'allier avec le diable ?

 

Il n'y a plus que les verts s'ils arrivent à obtenir un groupe parlementaire, les communistes (KKE) et la Gauche Démocratique (Dimar). Cette dernière est peu crédible bien qu'ayant, à une certaine époque, été un espoir pour les grecs. En effet elle est maintenant attachée aux mesures d'austérité qu 'ils ont acceptés en tant membre du gouvernement troïkain.

 

Quand au KKE, il semble qu'il soit en train de faire sa mue. En effet, lors de son dernier congrès cette année, la tête a changée. Les éléments le plus staliniens ont été renouvelés. Mais quelle orientation va prendre la nouvelle direction ? L'option de la précédente, qui est encore officiellement celle du parti, est qu'il n'est pas question de gérer le capitalisme, la participation à un gouvernement est conditionnée par la disparition du système capitaliste. Le mode de prise du pouvoir reste la révolution. Ils restent toujours partisans de la sortie de l'Europe et de l'Euro.

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Il y a encore près de trois ans avant les élections législatives et KKE a le temps d'évoluer.

 

En parallèle, le PASOK a été laminé. De deuxième parti il est complétement discrédité. Les grecs ne gardent de lui que la période des années 80 avec Papandréou pére, période de prospérité pour les grecs.

 

Sur l'héritage de ces années, un centre dit gauche tente de renaître. Pour les prochaines élections, des tractations sont en train de se faire et il est possible qu'un nouveau centre prenne naissance. Il n'y a pas qu'en France !

 

 

 

Qu'en pensent les grecs ?

 

Ils ne croient plus en le système politique mais qui pourrait encore y croire. Mis à part l'abstention, ils ne savent plus comment se faire entendre. Paradoxalement des organisations qui ne sont impliquées dans la complicité avec la troïka comme le KKE ou Syriza ne font pas l'unanimité des votants, KKE a chuté et Syriza monté sans possibilité d'accéder au pouvoir.

 

Les mouvements de rue n'ont rien changé, les émeutes sont exceptionnelles.

 

 

 

Une période à haut risque : le week-end prochain.

 

En effet, c'est la fête nationale (28 octobre) où en 2011 il y avait eu un vent de révolte contre les institutions politiques et les manifestations officielles avaient du être annulées, le Président de la République, résistant de la première heure, avait même été traité de nazi (et Tsipras avait jugé exagérées ces accusations).

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Pourquoi la situation est-elle tendue ? Il s'agit en ce moment pour le gouvernement de terminer de procéder au déclassement en vue de suppression de 15000 postes de fonctionnaires d'ici la fin de l'année. La télévision a déjà donné, les listes sont en train de se préparer et les fonctionnaires grecs sont sous tension. Le secteur de l'éducation se sent menacé et il y a des grèves surtout parmi le personnel administratif.

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D'autre part, le gouvernement est en train de préparer de nouvelles mesures de taxation dans une période de fin d'année où comme en France les impôts sont à payer avec des revenus toujours en baisse. Les grecs n'ont que quelques mots à la bouche : impôts, taxes, Euro, TVA, payer et payer.

 

 

 



23/10/2013
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