Vie en Grèce

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17/11/2013 : la chute de la dictature (des colonels)

Ce dimanche 17/11/2013 était un jour à haut risque pour le pouvoir. En effet, c'est le 40° anniversaire de l'insurrection de l'Ecole Polytechnique qui a mis à bas en 1973 la dictature des colonels. Leurs slogan était « du pain, de l'éducation et de la liberté ». Face aux chars de l'armée qui ont pénétré dans l'université, ils ont résisté et provoqué la chute du régime.

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De là est né un article hautement symbolique de la Constitution qui interdit aux forces de l'ordre de pénétrer dans les universités. Caramanlis, premier ministre d'avant, avait essayé de l'abolir en remaniant la Constitution mais il n'y est jamais arrivé. La bande qui lèche les bottes de la troïka depuis 2010 ont réussi à piétiner cet article.

Quarante ans après, retour à la case départ. Une dictature a remplacée une autre. L'éducation, la liberté manquent et le pain commence à manquer pour de nombreux grecs qui se préparent pour l'hiver.

De bonne âmes vont jusqu'à prétendre qu'il n'y a pas eu de morts lors de l'insurrection et font l'éloge de cette même dictature assassine. Les morts m'ont dit qu'ils n'avaient plus le courage de témoigner.

Cela sonne bien dans cette période pré-électorale. M. Samaras cherche à éliminer ses opposants. Son parti arrivé en tête des votes législatif est menacé dans sa souveraineté d'abord par sa propre usure et par deux partis divergents, l'Aube Dorée néo-nazi et Syriza gauche dite radicale.

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Le premier il l'a momentanément éliminé et il s'occupe du second pour l'instant de plusieurs façons. Tout d'abord avec l'attentat contre deux membres de l'Aube Dorée revendiqué à point par un groupe terroriste inconnu et peut-être fabriqué de toute pièce comme peut-être l'attentat, permettant ainsi de fustiger la dérive des extrêmes qui va mener à la guerre civile. Ensuite en verrouillant l'information par des lois qui réduisent le droit d'expression et par de la répression contre les voies d'opposition (par exemple le journaliste qui a osé révéler la liste Lagarde) indépendantes. En fermant également la télévision d'état qui valait ce qu'elle valait mais dont il n'était pas maître et en conservant les chaines privées en marche. Ces dernières sont financées par de grands groupes et de bonnes familles au service de la désinformation, de la crétinisation des esprits et éventuellement du pouvoir (jamais contre en tout cas).

D'autre part, il joue sur les contradiction de Syriza et de son leader qui louvoie dans tous les sens pour trouver une faille qui puisse l'amer aux commandes du pouvoir. Il va même jusqu'à envisager une coalition avec avec l'extrême-droite que sont les Indépendantistes de Kaménos. Ces derniers sont contre le mémorandums et malgré l'attachement de Tsipras à l'Euro et ses hésitations sur l'acceptation

Après avoir diabolisé ses proches concurrents, un boulevard sans opposition tangible s'ouvre à lui.

D'ailleurs Samaras dans ses déclarations ne cache pas son jeu. Voici un extrait d'article de AgoraVox avec ses références : (http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/a-samaras-reclame-l-interdiction-141807)

« Précisant l’avenir dans son régime d’exception, Antonis Samaras a indiqué aujourd’hui depuis les États-Unis où il se trouve, “que dorénavant, et après l’Aube dorée, il va falloir s’occuper des autres extrémismes, ceux qui veulent par exemple conduire la Grèce en dehors de l’Union Européenne et en dehors de l’OTAN”. Autrement-dit et pour ceux qui ne l’auraient pas compris, le PC grec (KKE), la mouvance gauche de SYRIZA, le parti de gauche ANTARSYA et le parti du “Plan-B” sont ces “extrémistes”. Aussitôt, ces partis de la gauche ont très vivement réagi ce soir du 2 octobre. “Que Samaras exige alors des autorités des États-Unis où il se trouve en ce moment, que le FBI procède à l’arrestation de l’économiste – Prix Nobel de l’économie Paul Krugman, il est autant hétérodoxe que nous sur la question de l’euro par exemple”, a déclaré Alekos Alavanos, ancien leader SYRIZA et actuel chef du mouvement “Plan-B” dont l’axe central de sa ligne politique est l’abandon de l’euro. »

Pendant ce temps là la troïka attend la formation du nouveau gouvernement allemand pour prendre ses ordres. De toute manière l'avenir sent mauvais pour la Grèce.

Encore une journée à haut risque de dissipée !





18/11/2013
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