Vie en Grèce

Regardez ce visage, c'est M. Stournaras Ministre des Finances grec, sans option politique mais ancien banquier, placé par la Troïka.

Avec cette tête, que peut-on attendre de bon ?

Rien ! C'est ce que les grecs ont définitivement compris. La pierre remplace le coeur.

En effet :

Samedi 21 décembre 2013, a été signé l'arrêt de mort pour environ 150 000 familles grecques. Leur tort : être trop souvent chômeur et endettés (comme l'est leur Etat).

Lorsque l'infortune vous frappe après avoir acquis un bien immobilier, les banques se saisissent de votre logement, hypothèque oblige.

Voilà ce qu'il arrive aux mauvais payeurs !

Mais en Grèce, les dits “mauvais payeurs” ne sont pas ceux que l'on pourrait penser. En effet, avec la baisse des salaires des professions d'employés d'environ 40 à 50%, l'augmentation des impôts et la création de nouvelles taxes associés à une augmentation vertigineuse du chômage, ont lessivés les revenus du grec moyen qui n'est plus en mesure de payer ses emprunts immobiliers.

Cette situation perdure depuis plusieurs années et un moratoire permettant d'éviter la mise aux enchères qui signifie bradage du bien et expulsion de ses occupants avait permis de maintenir les familles en place. Ce moratoire était reporté d'année en année au grand mépris des banques. Heureusement la Troïka qui veille sur leurs intérêts impose la fin de ce moratoire pour l'année 2014 qui est à nos portes.

On estime à environ150000 expulsions de famille en 2014.

Un exemple ordinaire cité par le Monde :

LE MONDE | • Mis à jour le 09/12/2013| Par Adéa Guillot (Athènes, correspondance)

“ Je l'ai acheté en 2002 avec un emprunt de 198 000 euros, raconte le vieil homme. A l'époque, je gagnais un peu moins de 3 000 euros par mois, ma femme travaillait aussi et nous pouvions tout à fait honorer les traites de 1 600 euros mensuels. »

En 2010, Nikos prend sa retraite. La crise vient de commencer mais il n'est pas un inquiet, car, selon les calculs de sa caisse d'assurance, sa pension devrait s'élever à 1 800 euros par mois. « J'avais aussi prévu de rembourser une grosse partie de l'emprunt avec ma prime de départ à la retraite, soit 44 000 euros », précise-t-il.

« ILS MENACENT DE SAISIR L'APPARTEMENT »

En Grèce, la retraite, jusqu'à récemment, était versée sous deux formes : une pension mensuelle et cette fameuse prime, appelée Efapax, pour laquelle les employés cotisent tout au long de leur vie. Mais, en quelques mois, les beaux projets de Nikos s'écroulent. « D'abord, ils ont annoncé que l'Efapax serait amputée de 44 % et me serait versée, au mieux, dans cinq ans. Ensuite, ma pension est passée de 1 800 à 1 050 euros et, enfin, j'ai dû attendre vingt-trois mois avant de toucher mon premier mois de retraite. »

Sa femme perd alors soudainement son emploi. Et de nouveaux impôts fonciers sont créés par l'Etat grec en mal de rentrées fiscales. En moins d'un an, les économies du couple s'évaporent pour soutenir les charges de la maison et pour aider les enfants eux-mêmes au chômage.”

Mais pendant ce temps, les scandales perdurent avec les hommes politiques et le copinage qui s'en suit.

Achat d'un lot de Mercédes pour la prise de fonction de la présidence tournante de l'Europe par Athènes. Malheureusement les 2CV ne sont plus en vente, il a fallu se rabattre sur les Mercédes. Un humoriste rajouterait la phrase suivante : “Eh Benz dis-donc !”.

A propos de voiture, la neveu de Caramanlis, ex-premier ministre, a été arrêté avec une fausse plaque d'immatriculation lui permettant d'éviter de payer les taxes annuelles (genre de vignette qui correspond à une autorisation de circulation et qui n'est piquée des vers).

Un autre petit scandale a été la publication des revenus et bien des hommes politiques. Bien sûr, dans ce calcul sommaire, ne sont pas pris en compte les pots de vins versés par les grandes entreprise comme Siemens aux députés et ministres. On s'aperçoit alors que ce sont les riches qui gouvernent.

Le gouvernement en a profité pour faire sa propagande et continué dans sa tentative d'élimination de ses deux opposants.

D'un côté l'Aube Dorée est son concurrent parce qu'elle lui prend des vois et Syriza l'autre concurrent qui lui vole la première place dans les sondages.

Dans un même élan elle diabolise les deux.

En effet, oubliant que les trois plus grandes richesses sont associées au pouvoir, Papadimou ancien premier ministre, Stournaras et Vénizelou actuellement ministres, la Nouvelle Démocratie associée aux télévisions, dénoncent le fait qu'il y aient des riches parmi les députés de Syriza et l'accuse de faire ainsi le jeu de l'Aube Dorée.

D'une pierre deux coups !

Paradoxalement personne ne cherche à savoir où se trouve les absences de fortunes. Elles sont surtout chez Tsipras et au KKE, parti communiste grec. La vertu n'attire plus les regards, il n'y a que les scandales qui comptent. Drôle de monde !

Un scandale en voie de résorption ? Nombre de foyers sont privés d'électricité parce qu'ils n'ont pas les moyens de payer les factures d'électricité dans lesquels il y a les impôts également. Un appartement à Thessalonique où les occupants s'éclairaient à la bougie a pris feu et une personne est décédé. La télévision, vecteur important de l'information, s'en est faite largement écho.

Le gouvernement en a été ému au point de demander aux municipalités de restituer une alimentation électrique sociale en payant également les factures. Un coup d'épée dans l'eau !

On estime qu'en cette fin d'année 2013, un grec sur 3 n'est plus en mesure de payer ses factures d'électricité.

Nombre de grecs ne chauffent plus chez eux n'ayant plus les moyens.

La chasse au bois continue et les provision s'entassent sur les balcons. Le gouvernement essaye, au nom de la pollution, d'interdire l'utilisation du bois comme élément de chauffage. Le Dimanche 15/12 était un jour où il était conseillé de s abstenir de faire des feux de cheminée (spot télévisé du gouvernement).