Vie en Grèce

Nous avons trouvé plus vulgaire que Sarko.

J’ai enfin compris que si je dis à mon voisin « va te faire voir chez les grecs » je communique ! Il faut des gens diplômés pour pouvoir nous l’expliquer. Quelle déchéance intellectuelle !

La France est représentée par un individu en dessous de tout mais qui parlerait correctement l’anglais (à voir) ! Qu’en attendre ?

Pourquoi cet individu se fait bien voir et affirme une autorité dans les différents pays de l’Europe ? C’est parce qu’il a compris qu’il a été élu par accident et que ça ne se renouvellera pas dans cinq ans. Aussi cherche-t-il à changer les institutions européennes, non pour un meilleur fonctionnement au profit des citoyens, mais pour faire émerger un poste de Président de l’Europe auquel il postulerait.

Il a fait un effet bœuf lors de sa venue à Athènes. La majorité des grecs pensent qu’un tel homme est une aubaine pour la France. Ils ont du mal à croire qu’il n’est pas populaire dans son pays.

L’homme à Athènes et la gestion de l’eau à Thessalonique remis à une société française.

Mais revenons à la Grèce. L’effet Macron y perdure. Mais qu’est-ce que l’effet Macron ? C’est quand un élu quitte son camp pour se rallier à celui qui a le vent en poupe de façon à pouvoir s’y reconvertir. Vals, Royal etc. en sont des manifestations.

Il en va de même en Grèce.

La grande coalition centre-centre gauche (pour reprendre les catégorisations officielles) est en train de se mettre en place et d’ici la fin de l’année sera élu son leader et donc le pays connaîtra peut-être le nom de son futur premier ministre car à n’en pas douter aux prochaines législatives Syriza sera balayé comme le PS en France. Cette coalition pourrait en bénéficier et s’allier à ND qui pour l’instant a le vent en poupe.

Toujours dans la rubrique « la soupe est bonne », un certain nombre de notabilités qui avaient quitté le PASOK avant 2015 pour rejoindre Syriza commencent à le quitter pour se tourner vers le grand centre.

Le 10 octobre 2017 sera pour Tsipras la date du début de la déchéance. Au parlement, des indépendants de la coalition gouvernementale n’ont pas voté en faveur du gouvernement. La coalition contre nature se déchire enfin. ANEL pense déjà à sa reconversion !

Les mesures ont cependant été adoptées mais cette fois avec 150 voix (limite de la majorité absolue) au lieu des 153 voies habituelles. Il fallait voir sur les écran de télé la tête de Tsipras !

Le départs au sein de Syriza se multipliant, la majorité absolue risque d’être battue en brèche.

Tout au long de l’été, j’ai entendu nombre de français qui me disaient en toute bonne foi ce qu’il avaient entendu à la télé : « la Grèce va bien maintenant ».

C’est vrai, la Grèce va bien. Si l’on regarde les statistiques économiques, il y a du mieux. Le problème c’est que les grecs eux ne se nourrissent pas de statistiques mais vivent de leurs revenus et pour beaucoup ces derniers les ont vu diminuer et ils vont encore diminuer sous peu. Ainsi en juin, les nouveaux retraités ont vu leurs pensions rabotées à titre définitif de 30 %. Quand aux vieux retraités, leurs pensions après avoir été amputées 40 % lors des précédents mémorandums, elle le seront de 30 % au premier janvier 2018. De plus beaucoup de grecs sont en retard de versement du premier « tiers provisionnel » (terme impropre pour la Grèce mais parlant pour les français).

La Grèce va mieux, mon cher Monsieur.

Mais pourquoi les médias français ne parlent-il pas de ces ratées ?

Une des raisons c’est qu’il y avait des élections en Allemagne et qu’il ne fallait pas que le problème grec interfère dans le processus électoral. Alors mon cher Monsieur, tout va bien en Grèce.

Et puis les statistiques, on les trafique comme on veut impunément. N’est-ce pas mes chers Papadimos, Stournaras (Directeur de la banque de Grèce), Goldman Sachs (institution bien connue du grand public) et autres consorts ?

Dans son dernier livre, Varoufakis, qui contrairement à ce que l’on pense en France, n’est pas en odeur de sainteté en Grèce (pas plus que Zoé Konstantopoulou), révèle des propos tenus par

Schäuble assez inquiétants. Par contre ce dernier les dément. Je cite :

« Yanis Varoufakis : Je lui ai posé la question ainsi : "Est-ce que vous pourriez signer cela, si vous étiez moi ?" Et il m'a dit : "En tant que patriote, non". On voit là, l'échec complet de la gouvernance en Europe. Il est le ministre des Finances le plus puissant d'Europe et il me pousse à signer un document dont il sait qu'il est mauvais pour mon pays, mais aussi pour l'Europe. Cela résume la tragédie que nous vivons aujourd'hui en Europe. Son but était de discipliner la France. »

La Grèce n’a pas été épargnée cet été par la canicule, les incendies ni même les tremblements de terre.

Mais qu’on se rassure, elle se porte mieux. Elle revenue à nouveau sur les marchés financier et a été félicitée par ses créanciers. Sa note, encore très basse, a été relevée par les agences de notation qui, comme on le sait, fonctionnent en fonction de leur « feeling » et elles ont le pays à la bonne en ce moment. Peut-être ont-elles répondues à des directives ? Sadam Hussein avait bien des armes de destruction massive !

La propagande marche bien et nombreux, hormis les grecs, sont ceux qui pensent que la Grèce est en bonne voie et que ça va mieux pour ses habitants.

La Grèce a donc pu lever dans une certaine euphorie lors de ce retour, 3 milliards d’Euro. « C’est génial » a trouvé le marché, en effet la dette est donc augmentée d’autant et il faudra que les grecs le payent. En 2018 ça va être leur fête ! Mais c’est avant les législatives qui pointent le bout de leur nez (janvier 2019).

C’est l’occasion dans les familles de s’étriper. Les débats sont très âpres en ce moment. Si en 2015, l’univers électoral a volé en éclat, il semble maintenant s’être stabilisé et des pronostiques désormais possibles. Il semblerait que Syriza perde sa majorité mais ne s’effondre pas autant que le PS en France. On pourrait entrevoir la victoire de la droite de ND rénové comme on entrevoyait en France la victoire des Républicains sous la houlette du costumé. Par conte la xénophobie me semble avoir un peu progressé (la présence des réfugiés y est pour quelque chose) mais Aube Dorée me semble engluée dans ses déboires juridiques (avis personnel).

On verra ce que donneront les sondages à venir et leur fiabilité.

Cette été il y a eu quelques innovations. Des salaires impayés, un suicide pour ce motif mais pas de réactions violentes. Une innovation monétaire, certaines entreprises payent une partie du salaire en bons d’achat un peu comme si en France on payait les primes en tickets-restos. C’est parfaitement illégal et je pense que ça va être attaqué en justice car ça correspond à la création par des privés d’une nouvelle monnaie. Or la création monétaire est parfaitement encadrée, seul les états en sont autorisés. Mais nous savons qu’il existe déjà des monnaies alternatives, entre autre sur internet avec les « bit-coins ».

C’est génial pour l’employeur, il peut négocier la valeur des bons d’achat. Par exemple il peut fournir un bon d’achat de 10€ qu’il négocie à 8€ au niveau de sa contribution personnelle. Par contre c’est une atteinte à la liberté de consommer et de disposer de ses revenus. Il est impossible d’acheter ailleurs que dans les établissements qui acceptent les bons d’achats et ces derniers peuvent en profiter pour augmenter le prix de leurs produits puisqu’ils sont destinataires obligés et le salarié est doublement pénalisé au profit de deux spéculateurs. Et comme le salaire est considéré comme une valeur à dépenser rapidement, ce qui est la plus part du temps le cas, il est impossible au salarié de placer ces émoluments en épargne ou de spéculer avec. Essayez de mettre sur votre livret d’épargne des tickets-resto !

Une gentille émission à la télé (Skaï le 11 Août) avec un membre de Syriza pour commenter la dernière enquête sur la pauvreté : depuis quelques années la pauvreté diminue en Grèce. Je veux bien mais comment pourrait-on m’expliquer qu’avec l’augmentation croissante des taxes et impôts, la baisse des revenus, la pauvreté peut-elle diminuer ? Peut-être chez les riches, elle diminue. Ce sera en tout le cas en France avec la suppression de l’ISF !

Tsipras a inauguré en grande pompe de nouvelles autoroutes, celle vers Athènes et celle vers Ioanina dont la gestion des deux est confiée à des sociétés privées. Il en a vanté l’intérêt économique pour le pays.

La mise en route de ces projets autoroutiers avait été faite par son prédécesseur, Antoine Samaras. A cette époque Tsipras avec Syriza s’y était opposé comme anti-écologique (pollution, expropriations, défiguration des paysages ...) au service de l’économie capitaliste. Les temps changent !

Les informations suivant ont été fournies par Constant Kaimakis .

Le gouvernement grec va entrer en médiation avec le grand pollueur canadien de la société Elodarado Gold qui exploite les mines de Skouries en Chalcidique (principalesment d’or). A la manière de ex-Péchinet à Gardanne en France, cette entreprise rejette des métaux toxiques et de l’arsenic dans la mer pour assurer sa production. Face aux oppositions de riverains et d’associations diverses, le gouvernement Syriza avait fait arrêter la production de la mine mais sous la pression des créanciers européens il doit transiger. De nouveaux processus de production vont être mis en œuvre et une médiation va s’ouvrir entre la dite société et les autorités.

Les monastères du Mont Athos (Chalcidie) vont être exonérés de taxe foncière. Ce n’est pas le cas du citoyen grec ordinaire !

C’est le « Ministre de la Politique numérique », Nikos Pappas, qui l’a annoncé. Les monastères y étaient assujettis. En ce qui concerne l’église sont exemptés seulement les lieux de culte et les zones de bienfaisance (par exemple , les maisons de soins infirmiers, les installations de soupes populaires) qui sont été utilisés dans des propriétés appartenant à l'Eglise ». Cette exemption ne vaut pas seulement pour l'Eglise mais aussi pour tous les lieux existants légalement ou propriétés utilisées par les organismes sans but lucratif et des personnes morales (associations, fondations, etc. ).

Le 15 Août est une grande fête nationale que le premier ministre passe dans son village d’origine près de la grande ville d’Arta. Le personnel de l’hôpital de cette ville a écrit une lettre publique humoristique au premier ministre lui proposant de passer prendre connaissance du climat de cet établissement. Le personnel de nettoyage n’est plus payé depuis plusieurs mois et le directeur, par manque de moyens, a fait annuler les opérations chirurgicales depuis milieu juin.

De plus, il y existe dans cette ville une clinique privée dans laquelle s’est rendu Tsipras pour une intervention chirurgicale. Et l’hôpital public, bordel !

La morale est une coquille vide.