Vie en Grèce

Le 8 mai marque la victoire contre le nazisme. Pour les grecs, le 8 mai 2016 marquera un jour de deuil.

En effet le gouvernement grec, dans son désir de se mettre au mieux dans les papiers de l'Eurogroupe du lundi 9 mai, va faire adopter les mesures (anti)sociales et celles concernant les retraites ce jour même.

Les grecs se sentent amers avec une amertume inversement proportionnelle à l'espoir qu'avait soulevé Syriza. Ils ne se font pas d'espoir, même avec sa faible majorité lézardée, ce sera voté.

De plus en plus de soutiens s'effritent.

Le rédacteur en chef du journal Avgi (l'Aube), journal de Syriza, Stratis Bournazos, historien émérite écrit :

«Je me sens maintenant très loin de SYRIZA …. »

Tsipras bat le rappel des voix, il fait penser à Samaras sur sa fin en 2014 lorsque ses amis européens l'ont lâchés lamentablement. Lui il fait lamentablement du zèle envers l'Europe qui ne l'aime pas comme elle aimait Samaras.

Avec 153 voix sur 150 nécessaires, les revirements et abstention risquent de faire mal.

Par contre, si l'Eurogroupe du 9 ne débouche pas sur accord, on est reparti pour de nouvelles élections que Syriza perdra.

Après un peu plus d'un an de gouvernement Syriza, une page de l'histoire risque de se fermer lamentablement au moment où l'Europe elle-même est en danger avec le référendum anglais et les nouvelles élections législatives en Espagne.

Un quatrième mémorandum est déjà en route.

Le climat social est délétère, des grèves ont lieu dans différents secteurs depuis janvier (avocats, ingénieurs, journalistes, médecins, etc …) et comme disent les grecs le gouvernement ne voit rien et n'entend rien. Ces grèves ne sont pas coordonnées mais plutôt spontanées.

Le 6 et le 7 mai, il y a eu appel à la grève générale très suivie. Les agriculteurs qui ne s'étaient plus manifestés s'y sont ralliés.

Le premier mai, exceptionnellement, se fête aujourd'hui 8 mai. En effet le dimanche premier mai était le jour de Pâques et donc a été reporté au dimanche 8. La mobilisation n'a pas été très intense mais c'est aussi la fin des deux semaines des vacances de Pâques et tout le monde n'était pas rentré et parmi les présents de plus en plus ne sentent pas plus attirés par les organisations classiques.

Quelles sont les mesures portées au vote ?

Des augmentations d'impôts sur 30 mesures d'austérité dont voici quelques unes :

- L'augmentation des frais d'inscription,
- Augmentation des taxe sur l'essence de 5 à 10 cents par litre pour 100 à 200 millions d'euros de rentrées

- Imposition des frais par nuit dans les hôtels de 3 à 6 euros pour 150 millions d'euros
- Augmentation des taxes sur la téléphonie mobile de 12% à 20%
- Augmentation de la taxe sur la télévision
- Augmentation des taxes sur le tabac et les boissons pour 150 millions d'euros
- Augmentation de la taxe 'industrielle du gaz naturel (25 mil euros.)
- De nouvelles tranches d'imposition pour les revenus de 1.500 € mensuels et plus
- Taxe sur les chèques bancaires (même si elle rencontre une résistance par la BCE)
- Remplacement de la taxe spéciale sur les jeux par une nouvelle pour 500 millions d'€ de paris..

Sur les retraites, entre autre, le gouvernement veut diminuer l'âge limite pour les pensions de réversion, 57 ou 58 ans.

La pension actuelle est de 70% de la pension du défunt. Si le conjoint survivant en a bénéficié à 70% pendant trois ans, la pension est réduite à 50% jusqu'à 65 ans.

La Pension nationale est maintenue au niveau de 384 euros pour 20 ans d'assurance et de 345,6 euros pour 15 ans d'assurance.

A celle-ci viennent éventuellement des pensions complémentaires. Celles-ci, refondues dans une fusion des différentes caisses de retraites verront une diminution des versement qui pourra atteindre 40% par rapport aux actuelles.

A cela s'ajoutera une augmentation des cotisation-retraites.

Nous attendons le résultat du vote et comment l'acceptera l'Eurogroupe du 9 qui veut rajouter de façon unilatérale de nouvelles mesures.