25/06/2015 : Le nœud coulant.
Tsipras a cédé aux sirènes des bailleurs.
Quand on étrangle quelqu'un, la victime se débat, refuse de se laisser faire et à la fin cède. C'est le processus classique.
Pourtant la rupture semblait si bien préparée.
Tsipras avait déclaré qu'il avait fait son maximum, qu'il ne pouvait pas plus et que la balle était dans l'autre camp.
Les Européens avaient dit qu'ils avaient fait leur maximum, qu'ils attendaient des concessions et que la balle était dans le camp grec.
Tsipras avait misé sur les contradictions entre gouvernements européens et pensait pouvoir casser la cohésion européenne. Ça n'a pas fonctionné, entre autre le père François s'est aligné sur la position du père Schauble.
Maintenant Tsipras est à la croisée des chemins et seul contre tous. Contre tous ?
Contre son propre camp où la contestation est forte et dans son alliance.
ANEL tire dans les brancards et marque sa différence.
Syriza se divise (40% d'opposition à la politique du gouvernement).
Comment alors espérer une majorité pour valider un accord avec un risque de 40% de vote négatif ou abstention dans son propre camp et peut-être des défections chez ANEL.
Tsipras est alors sur un siège éjectable.
Que fait-il alors ? Il utilise les bonnes vielles méthodes électoralistes : il en appelle à la discipline du parti.
Le problème c'est qu'il n'a pas face à lui comme en France dans l'ancienne gauche des « lèche-culs » et il menace alors de démissionner et de faire porter l'échec de l'expérience de la gauche à sa propre gauche.
C'est ce que beaucoup attendaient à droite et c'est ce que l'on a appelé « la parenthèse de gauche », prophétie qui risque de se réaliser.
La droite, version Nouvelle Démocratie renouvelée n'attend que ça.
Par contre, ce que l'on devrait expliquer à l'opinion publique c'est pourquoi l'issue pour la Grèce ne peut être que dans l'austérité.
Le dernier sondage publié par Okéa News en cas d'élections législatives donne une très large victoire à Syriza.
Mais il ne faut pas oublier deux choses.
D'abord que les sondages se trompent souvent et qu'après une défaite de Syriza au parlement et un risque de rupture dans ce parti, il n'est pas sûr que ce qu'il restera de Syriza puisse faire le plein.
A voir d'abord quel va être l'accord et comment il sera perçu dans le pays.
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