Vie en Grèce

Vie en Grèce

25/11/214 : Le cycle de la violence.

La violence est une aubaine pour tous.

Le 17 novembre s'est déroulé normalement : des manifestations officielles, des manifestations habituelles.

 Mais ce qui a changé, c'est la tension.

A Thessalonique, par exemple, la manifestation s'est déroulée traditionnellement. Cependant, au milieu des manifestants classiques, des services d'ordre très musclés comme on n'en voit aps en France, manche de pioche sur l'épaule surmontées d'un drapeau rouge, un groupe de cagoulés dont on ne voit que les yeux, très agressif et qui ne supporte pas qu'on photographie.

17-11.jpg

 Côté police, les commandos Delta que j'ai essayé de photographier subrepticement d'où la mauvaise qualité composée d'une moto avec un chauffeur et un passager armé d'une matraque, sorte de police montée et qui fait son rodéo de façon à impressionner.

Delta.jpg

 Tout ce beau monde, nihilistes cagoulés, Commandos Delta, MAT (forces anti-émeutes au lacrymogène facile) et à l'agression forte semblent ne former qu'une seule et même famille où les composantes doivent probablement se trouver un jour dans un camp, un autre dans l'autre. La collusion entre les deux a largement été évoquée.

Aussi il ne faut pas s'étonner qu'après une manifestation pacifique, il y ait des échauffourées qui en Grèce sont le classique, voire le normal.

 

Mais le gouvernement est sur un siège éjectable. En effet ses meilleurs soutiens sont en train de le lâcher. Tout le monde sait maintenant que nous sommes à la veille d'élections législatives anticipées dont la date n'est pas encore scellée mais le climat est pré-électoral.

Nous sommes aussi à la fin de la période « spéciale » d'aide de la troïka dont la durée était de 4 ans (jusqu'en fin 2014). La propagande indique que la Grèce est sortie de l'ornière et la propagande fonctionne bien, la presse internationale reprend ça sans la moindre critique. En réalité, le bilan est tellement négatif que la troïka exige du gouvernement en cette fin d'année de nouvelles mesures d'austérité avec de nouvelles baisses dans les retraites et des licenciements dans la fonction publique.

Le gouvernement lui prétend que tout est terminé et que l'austérité est finie et se présente comme celui qui a remis la Grèce sur pieds. Pour la première fois il s'oppose à la troïka au point qu'elle est mal venue à Athènes.

Les dernière négociations se font donc en terrain neutre, la troïka n'étant plus à l'aise en Grèce, à Paris (depuis le 23/11) et c'est l'affrontement. La serpillère se rebelle ! Premier ministre et vice ministre montent au créneau ! J'en profite pour signaler que je suis surpris que la presse française ne parle pas de ces négociations qui ont lieu à Paris ! En Grèce, les médias ne parlent que de Paris.

 Quand on connait les liaisons (fortement complexes du genre « je t'aime moi non plus ») entre les néo-nazis et le pouvoir, on n'est pas surpris que le pouvoir fasse monter la violence. D'un côté les gens osent moins participer aux manifestations parce que ça devient risqué. D'un autre côté la police agit de la façon la plus débridée donnant un air de « tout fout le camp » et de régime à bout de souffle.

Des étudiants ont été violemment et arbitrairement blessés faisant la une des journaux.

 Via1.jpg Via2.jpg

De même un commando a attaqué un kiosque pour y voler de l'eau, tabassant le gérant au passage.

Malheureusement, une vidéo de l'agression a été tournée et a fait la une des médias.

Kiosque.jpg

 

Cliquer sur la photo pour voir la vidéo ou aller à l'adresse suivante et c'est assez impressionnant : (à voir assez vite car l'adresse risque de changer)

 

http://www.tanea.gr/videos/greece/video/?vidid=460230

 

Les sondages donnent toujours Syriza en tête lors d'élections anticipées. L'astuce des gouvernements en manque de crédibilité est de créer une bonne guerre de façon à resserrer l'opinion publique autour d'eux. C'est ce vers quoi semble se diriger le gouvernement actuel. La propagande commence à dénoncer les provocations des turcs dans le périmètre de Chypre. Il est vrai qu'Erdogane n'est pas quelqu'un de très sympathique mais la propagande anti-turque fonctionne très bien et les fantasmes les plus gros ressortent. Le gouvernement grec, dans ses dénonciations des provocations, reçoit l'assentiment de la population.

Aujourd'hui même, les étudiants de Thessalonique sont venus déverser des sacs d'ordure sur le bureau du recteur. A Athènes, les étudiant bougent toujours.

Ça sent le souffre d'autant plus qu'il est prévu une grève générale pour après demain, le 27 novembre.

27-12.jpg

 



25/11/2014
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Politique & Société pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 32 autres membres