Vie en Grèce

Sur la place Aristotélous à côté de la statue de Vénisélou trainent beaucoup d'étrangers qui semblent désœuvrés (Bulgares, Albanais …) dans la plus grande indifférence. Pour les grecs, ce sont des réseaux de vente de cigarettes de contrebande ou de contrefaçon et des réseaux de mendicité.

Quelques pas plus loin de l'autre côté de l'avenue Egnacia, se trouve le marché et c'est à son entrée que nous sommes abordés par les vendeurs de cigarettes. Des guetteurs veillent et dès que l'ombre de la police se pointe, les sacs disparaissent dans des caches et les vendeurs s'enfuient ou se transforment en badauds.

La police partie, le jeu reprend.

La population semble indifférente et la police peu efficace.

Le soir tout le monde disparaît. Les Bulgares, parait-il, rentrent chez eux puisque la frontière n'est pas loin. Ils viendraient en expédition la journée.

Ce matin, près de la statue, un fourgon d'une ONG se trouvait là et distribuait des café avec croissants.

Le temps que je prenne une photo, un des buveurs de cafés me dit que c'est depuis l'arrivée de Syriza.

Je n'avais jamais vu telle chose durant les années précédentes. Ces mêmes ONG étaient-elles bridées ou comme certains me disent, c'est pour impressionner et marquer le changement (modestement pour l'instant).

Voici la composition du gouvernement restreint d'après Wikipédia :

Et la photo :

Les premiers commentaires des grecs sont les suivants :

• Peu de femmes
• Peu de jeunes
• Des têtes importées du PASOK

Certains "importés" du PASOK n'ont pas apporté apporté grand chose dans le passé.

Ils ont apprécié la visite de Tsipras au cimetière des résistants communistes assassinés par les nazis. Un clin d'œil à Merkel disent-ils.

Ils mettent leurs espoirs dans les rencontres à venir entre hollande, l'italien Matteo Renzi et la montée de Podémos. Pour eux, sans une très forte pression, voire une coalition, l'Allemagne ne cèdera rien et c'est une perspective chaos.

Sont diversement appréciés le refus de privatiser l'électricité, l'arrêt de la privatisation des ports du Pirée et de Thessalonique et la réintégration des fonctionnaires licenciés, entre autre gardiens d'école personnel et de nettoyage.

Là aussi il ne faut pas raisonner à la française. En effet, s'il s'agissait bien de « dégraisser le mammouth » lorsque ces employés ont été licenciés d'une façon arbitraire, une partie d'entre eux avait été placée là « par piston » comme on dit, ce système étant le mode de fonctionnement électoraliste classique et généralisé des partis classiques PASOK et ND, actuellement balayés lors du dernier scrutin.

Ce système populaire d'octroi de postes créait non seulement des doublons mais des emplois inutiles voire fictifs. En France nous connaissons cela mais ça touche surtout une élite sociale. Ici tout le monde a quelqu'un dans sa famille qui en a bénéficié ou tenté d'en bénéficier.

Or Syriza prétend s'attaquer à ce problème de corruption et une telle mesure devrait être accompagnée d'une volonté de rationaliser la fonction publique actuellement hyper-bureaucratisée. Peut-être cette absence de déclaration laisse peser un doute.

Quand à l'électricité, vous avez déjà entendu tout ce qui a pu se dire sur le personnel de l'EDF, ici on dit la même chose sur les salaires élevés de certains. Là aussi dans DEI, l'équivalent d'EDF, il y a beaucoup de « placés » et pour nombre de grecs la privatisation était un moyen de rationaliser l'institution.

Pendant ce temps, le père Moscovici tient des déclaration dans lesquelles il ne dit absolument rien de concret ce qui montre bien l'embarras de ces gens là.

Nous attendons des mesures sur les salaires, les retraites, la justice et les impôts.

Du pain sur la planche !