Vie en Grèce

Encore une fois nos maîtres sondeurs se sont trompés. Au Portugal la droite était donnée vainqueur aux législatives. En baisse elle n'a pas la majorité absolue au parlement (104 députés sur 116 nécessaires pour la majorité).

Ça n'empêche la presse française de lui attribuer la victoire à la lecture des titres des journaux : Portugal : la coalition de droite se maintient au pouvoir Portugal : la coalition de droite reconduite malgré quatre années d'austérité Au Portugal, la droite gagne les élections mais perd sa majorité absolue Bien joué !

Par contre c'est la gauche et extrême gauche qui dispose de la majorité au parlement avec 124 députés. Qui est donc le vainqueur arithmétique et le vainqueur idéologique ?

On nous parle aussi du succès Bloc de gauche coalition de la gauche radicale avec 10,2 % des suffrages et 19 sièges. Il a nettement progressé.

Par contre encore, lors de la Présidentielle où Mélanchon a fait 11,1%, on nous a parlé d'un échec ! Mélanchon lui par contre n'avait ni progressé ni régressé puisque c'était la première fois qu'il se présentait.

Maintenant au Portugal, le PS est à l'heure des choix. Rejoindre la droite discréditée pour une politique qui le discréditera lui aussi ou rejoindre sa gauche pour une politique d'innovation. A lui de choisir en espérant qu'il sera moins louvoyant que son homologue français.

Tsipras doit annoncer dans la soirée les mesures qui vont tomber sur la population.

Bien évidemment on va vers un impôt de solidarité (envers qui ?), diminution des salaires de la fonction publique et rabotage des retraites, rentabilisation des dépenses de santé avec ce que cela sous-entend comme modification de la couverture sociale bien trouée et instauration d'une carte vitale, la révision du droit du travail dans la perspective de mieux pouvoir licencier, des privatisations irréversibles et je vous en passe des meilleurs qui seront annoncées très bientôt.

C'est ce à quoi il faut s'attendre lorsqu'on fait le choix de l'Europe !

Le Capital Control qui touche tous les grecs est une opération de blocage des avoirs financiers des grecs, les particuliers comme les entreprises. Ce terme est devenu galvaudé, il est dans la bouche de tout le monde et il sert d'excuse à tout.

Les grecs sont autorisés dans ces conditions à retirer seulement 420€ par semaine. Par contre toute transaction sous forme de virements de banque à banque est possible. Mais il faut savoir que les banques prélèvent des frais d'opération qui frisent l'indécence et c'est aussi pour cela que nombre de grecs évite cette forme de fonctionnement.

Ils ne peuvent pas faire de virements à l'étranger sans justificatifs.

Les entreprises qui désirent acheter du matériel à l'étranger ne peuvent plus. Les fournisseurs étrangers exigent un paiement immédiat lors de l'achat (ils ont tous peur d'une faille de la Grèce). Les entreprises doivent alors fournir aux services du Capital Control un bon de commande puis une facture d'achat pour avoir l'autorisation de verser à l'étranger.

Comme on s'en doute, les services du Capital Control sont débordés et il y a pénurie de certains produits.

C'est dans cette logique de contrôle que le gouvernement veut obliger les grecs au passage à la monnaie électronique.

Sont donc encouragés les paiements par carte bancaire. Le problème est que les cartes bancaires ne sont pas généralisées et surtout que les commerçants ne sont pas équipés de lecteurs de cartes bancaires.

Imaginez un pays où 80% de la population fréquente les marchés de producteurs locaux où les produits ont une saveur que l'on ne trouve plus en France et vers lesquels on aimerait revenir (de nombreuses initiatives vont dans le sens des Amaps et circuits courts), imaginez donc une myriade de petits vendeurs itinérants équipés de lecteurs de carte reliés à la banque sans avoir l'électricité ? Bien sûr on peut essayer de concevoir des systèmes tournés vers les GSM à batterie autonome.

Déjà on commence à pouvoir payer par téléphone dans certains pays. Il faut pour cela ne pas avoir de problèmes financiers ou avoir une excellente gestion personnelle.

Mais croyez-vous que ces petits vendeurs vont accepter les frais afférents et se voir en contrepartie être plus taxés parce que leur bénéfice réel apparaîtra et que leur taxation au forfait sautera.

De plus, vous les imaginez rentrer dans des démarches administratives pour reverser la TVA ce qui leur demandera l'aide d'un comptable homologué ! J'en profite pour réaffirmera que la TVA est des plus impôts que je connaissance le plus injuste qui soit mais malheureusement le plus juteux pour les finances dites publiques.

La grande distribution aura de beaux jours devant elle alors qu'en France on aimerait une marche arrière et limiter les dégâts produits par la grande distribution.

Cette dernière est comparativement peu développée en Grèce.

Pour en revenir à l'incitation au paiement par carte bancaire, le contribuable aura une obligation annuelle d'avoir au moins dépensé 2100€ en carte bancaire.

Les mieux lotis en Grèce sont encore les chats. Toujours nombreux, ils squattent les maisons abandonnées dont les carreaux sont cassés et le nombre de ces dernières augmente.

Ils sont amplement nourris par la population.

Ce sont les seuls à ne pas souffrir de l'austérité.

Peut-être que si la Grèce vendait tous ses chats à la société Bayer pour ses expériences médicales, elle arriverait à résorber sa dette. J'en parlerais à Alexis.

Une vidéo extrêmement intéressante que m'a fourni Nicolas et qui remet les choses en place en ce qui concerne la dette grecque.

Version longue conseillée parce que très instructive entre sur le dénommé Mario Draghi.

Version courte :

Bonne lecture.