Vie en Grèce

Vie en Grèce

30/03/2014 : Quoi de plus ?

 

Scandales.

Les étrangers, ressortissants des pays hors de l'Union européenne et possédant un permis de séjour en Grèce avaient le droit de vote aux élections municipales. Ce droit va leur être supprimé.

Le Conseil d'État a jugé ce fait anti-constitutionnel. Pour honorer le jugement de ce Conseil, le gouvernement voulait voter un amendement en ce sens. N'étant pas sur d'obtenir la majorité pour ce faire, il a retiré ce même amendement préférant un nouveau projet de loi. Ce qui est à remarquer c'est que quand le Conseil Constitutionnel a déclaré les mesures du Mémorandum anti-constitutionnel, ce même gouvernement n'a pas cherché à se mettre en conformité.



Une ONG a détournée 9 millions d'Euro d'argent public pour des prestations de déminage avec la complicité de diplomates. Son président est en prison.

Les familles Papandréou et Caramanlis qui ont contribué à la ruine du pays sont elles aussi confrontées à des affaires. Il est temps de changer de famille !

Côté positif, un grand projet de détournement d'un fleuve au profit de la culture du coton très consommatrice en eau a été mis en échec par le Conseil d'État. Des fois la justice fonctionne correctement mais sera-t-elle écoutée ! Des travaux comme la création d'un barrage ont déjà été mis en œuvre et bien d'argent public a été gaspillé dans ce projet.



Immigration

Les survivant d'un naufrage de bateau de réfugiés voulant accoster en Grèce acusent les gardes côtes grecs d'avoir provoqué le naufrage. Les autorités démentent et affirment au contraire que les gardes côtes ont tenté de sauver l'embarcation. Une émission sur le sujet a été censurée. La presse hurle au scandale. Un journaliste renommé du nom de Stavros Théodorakis s'est chargé de l'évènement. Attention, enregistrez bien ce nom (c'est facile), il va ressurgir. On l'accuse d'avoir essayer de blanchir les autorités.



Feuilleton de la Troïka.

La troïka a inspecté les comptes de la Grèce et l'application de ses recommandations. La Grèce atteint près de 30% de chômage. On dit que lorsqu'elle atteindra 30% ce sera le début d'une révolution. A voir.

Rappelons que depuis 2010 le FMI doutait de l'efficacité des mesures et plusieurs pays demandaient l'effacement d'une partie de la dette grecque.

Ça n'a rien empêché, ils se sont entêtés. Maintenant les banques grecques réclament environ 6,5 milliards d'Euro pour se refaire une santé.

Dans ce contexte morose, le loukoum qui gouverne a réussi le tour de force de passer un accord avec les créanciers. Ces derniers, en raison des échéances électorales de mai-juin lui permettent de délirer. Il y aurait, d'après lui et avec le silence des experts pour ne pas le contredire, un excédent budgétaire hors dette de 2,5 milliards d'Euro que la troïka ne semble pas réclamer pour payer la dette (étrange !). Aussi toutes les rêves de répartition de ce « trop-plein » ressurgissent : on va payer les « Fins de service » (éfapax) des retraités, on va redistribuer 500€ aux plus démunis etc …

Tous les rêves sont permis en même temps que l'on détricote tout ce que l'on peut ! On annonce même la reprise pour 2015 comme on l'avait déjà annoncé les années précédentes. L'histoire se répète mais plutôt sous la forme de comédie.

Les relations avec l'Allemagne.

Les relations avec l'Allemagne se détendent officiellement mais pour les grecs l'Allemagne de Merkel est toujours la responsable de leurs malheurs.

Le Président de la République Allemande, Joachim Gauck, s'est rendu dans l'Epire à Liguiades, village grec où les nazis ont exécuté 96 personnes le 3 octobre 1943 comme ils l'ont fait à Oradour sur Glane. Le Président Allemend a demandé pardon à la population.

Mais il n'en est rien ressorti de la dette de guerre allemande envers la Grèce. L'Allemagne considère que cette question a été réglée lors de la conférence de Paris, en novembre 1945.

La communauté juive de Thessalonique quant à elle poursuit l'Allemagne pour réclamer réparation du « préjudice moral et matériel » subi par ses membres en 1943 par les nazis.



Élections et sondages.

Avant toute élection, il faut faire des scoops et la presse n'est pas en retard. Souvenez-vous en France du petit Besancenot, de l'effet Chevènement, de l'effet Bayroud et j'en passe. Toutes ces vedettes de dernières minutes qui vont bouleverser les élections se sont révélés des flops. En Grèce, c'était la dernière fois Kouvelis avec la Gauche Démocratique qui créait un nouvel espoir et on a vu ce qu'il est devenu, l'ombre de lui-même.

Cette fois c'est le raz de marée de la rivière avec la soi-disante émergence du Potami (fleuve) créé par un certain Stavros Théodorakis (dont nous avons déjà parlé), journaliste bien connu dont la tasse de thé est le rejet des politiques. N'ayant pas de gros programme mais voulant se situer au centre car il y a une place vide à prendre ni beaucoup d'adeptes constitués, il fait appel à des volontaires de la société civile pour constituer ses listes. Les sondages lui donnent un coup de pouce en le situant en 4ème place sur l'échiquier politique après la Syriza, la Nouvelle démocratie et L'aube Dorée, le PASOK étant balayé.

Ce parti s'appuie sur une personne qui a l'avantage d'être un ancien journaliste de télé de réputation connu par tout le monde.

On peut penser à la percée de Grillo en Italie et comprendre qu'elle peut faire des émules. Mais on a vite déchanté avec l'Italie.

Reforme de la santé.

La privatisation des hôpitaux est en route. La réforme de la santé vient d'être adoptée. Elle interdit aux médecins du secteur public de détenir un cabinet privé.

Il faut savoir que le médecin hospitalier gagne environ 1000€ mensuels et qu'il est soumis à des contraintes fortes, gardes, nuits, dépassement de ses heures de présence pour assurer correctement un service qui alourdi par le manque de personnel. Il doit donc compléter la non-reconnaissance de son travail par un cabinet privé qui lui assure un salaire que l'état ne lui offre pas (voir les salaires de s médecins en France). D'ailleurs il ne fait rien de plus que la majorité des grecs qui pour vivre normalement (avant la crise) ont deux métiers. Maintenant avec deux métiers ils ont du mal à vivre. Rappelons qu'ils ont perdus près de 50% de leurs rémunérations et que leurs impôts ont augmentés d'environ 54%.

Les médecins doivent donc choisir entre le public et le privé. Il ne faut pas être devin pour comprendre qu'ils vont choisir en masse le privé avec des tarifs de consultation de 50€ minimum, de quoi faire pâlir le généraliste français à 23€.

Une hémorragie dans les hôpitaux grecs et dispensaires (la plus part de ceux-ci ont fermé par manque de personnel) va se produire et nombre de services et d'hôpitaux vont fermer.

Rappelons également que des cotisations de Sécurité Sociale sont prélevée aux grecs et ils ne sont quasiment plus remboursés, la sécu étant à sec.

J'ai assisté à la scène suivante : devant un arrêt de bus où il y avait beaucoup de monde, une personne a apostrophé les gens en leur demandant un peu d'argent. Il tenait à la main sa carte d'identité et une ordonnance. Le médecin lui avait prescris une chimiothérapie et il n'avait pas les moyens de se la payer. D'où appel à la charité publique et beaucoup de gens ont répondu à son appel bien souvent de façon très modeste. Que fera-t-il quand les chimios ne lui permettront plus de de faire le porte-à-porte ?

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Ça continue avec le démentellement des pharmacies. Vient d'entrer en vigueur la réforme du secteur pharmaceutique. Les supermarchés pourront vendre des médicaments sur ordonnance. Dorénavant les pharmacies seront gérées comme des entreprises. Un pharmacien peut ne détenir que 1% du capital ce qui fait qu'elles ne sont plus que de vulgaires entreprises qui vendent des médicaments comme d'autres des voitures. Où sont les spécialistes et que devient le rôle de conseil du pharmacien ?

De plus la répartition géographique des pharmacie de façon à obtenir une ventilation générale de l'accès aux médicament est abandonnée.

Que vont donc faire nos marchands de médicaments : quitter les quartiers excentrés pour s'installer dans les centre-villes. Que va-t-il se passer ? Une difficulté d'approvisionnement dans les périphéries et des fermetures définitives de pharmacies dans les centre-villes par pléthore.

Pour l'instant les petits pharmaciens font grève en forme de résistance.

 

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En date du 30 mars, le parlement est en train de voter tout un ensemble de réformes, le lait, les médicaments etc … qui vont probablement être adoptés malgré la demande de la Syriza d'une motion de censure (rejetée hors délais).





31/03/2014
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