Vie en Grèce

Vie en Grèce

08/12/2014 : Les bidasses en folie.

"Les bidasses en folie" ça concerne une certaine presse française dite de renom. En effet, suite aux derniers affrontements à Athènes et Thessalonique, la presse française se réveille. On parle de tension forte, de climat … etc … On redécouvre la Grèce abandonnée. On se rend compte que ce gouvernement ne tient plus qu'à un fil et risque de tomber dans des législatives consécutives aux présidentielles de février. D'autres se rendent compte qu'il y a un climat explosif.

 Je voudrait un peu tempérer tout ça.

 En effet le week-end dernier était un week-end à haut risque. C'était la conjugaison de plusieurs facteurs. D'abord, l'anniversaire de l'assassinat par la police d'Alexis Grigoropoulos en 2008 mais depuis 6 ans c'est l'anniversaire en décembre sans qu'il ne se passe rien de bien révolutionnaire. C'est aussi la grève de la faim de son camarade Nicolas romanos qui bénéficie de soutiens actifs. C'est aussi la grève de la fin des réfugiés syriens sur la place de la Constitution à Athènes. C'est aussi le vote du budget 2015 avec son lot de mauvaises surprises.

Mais ce n'est pas la première fois qu'il y a des journées à haut risque, entre autre le 28 octobre en étant une dont la presse française n'a quasiment pas parlé.

 Par contre il y a vraiment une augmentation du climat de violence et la police est encore une fois accusée de fomenter des troubles.

 

Les grecs sont à cran, ils n'en peuvent plus de 4 ans d'austérité sans le moindre répit, certains mots comme mémorandum ou Merkel les révulse.

Ils sont partagés entre des sentiments d'impuissance, d'exaspération, de résignation. Tout ça donne généralement une apathie alors que l'avenir est quasiment tracé : ils connaissent déjà le nom du futur premier ministre, un dénommé Alexis Tsipras.

Et là je me permets de rappeler qu'en France début 2002, nous connaissions déjà le nom du futur président de la république, un dénommé Lionel Jospin. Sauf que …

 Aussi les journaux se devraient d'être prudents quand il a d'autres choses à dire. Ainsi à 21h30 dans l'édition électronique des abonnés du Monde le 08/12/2014 le dernier article dans la rubrique Belgique est en date du 05/12 avec comme titre «  La Belgique rend hommage à Fabiola, son ancienne reine pieuse » alors que la Belgique achève une journée de grève dure qui a paralysé Bruxelles. D'autres journaux en parlent (Libération, Figaro, Le soir …). Le Monde électronique non, son édition du Mardi 9/12 n'en parle pas non plus !

Étrange !


 

Surprise de dernière minute : l'Eurogroupe donne deux mois à la Grèce pour trouver un accord avec la Troïka.

Cette dernière avance les élections présidentes de Février 2015 au 17 décembre 2014.

Tout en gardant en tête le cas Jospin, j'en profite pour joindre le programme chiffré de Syriza.

 

Le chiffrage du programme économique de SYRIZA

(Les premières mesures d’un futur gouvernement de SYRIZA .Les mesures d’urgence face à la crise humanitaire )

Le devis estimatif du Plan National de Reconstruction s’élève à 11,3 milliards d’euros, a annoncé, depuis la Foire Internationale de Thessalonique, le président du premier parti de l’opposition Alexis Tsipras, tandis qu’est prévu un fond de réserve de l’ordre de 700 millions d’euros. Le programme de SYRIZA, de façon claire,relève les questions litigieuses qui déchirent et concernent l’ensemble de la société.

Dans le devis estimatif précis du programme, il est fait référence à des mesures spécifiques qui prévoient la suppression de l’ENFIA(Impôt unique sur les biens immobiliers), la répression de l’évasion fiscale, des programmes de soutien aux plus faibles en fournissant gratuitement ducourant aux ménages en dessous du seuil de pauvreté ainsi que des coupons d’alimentation, le rétablissement du revenu des retraités qui touchent les pensions les plus basses ainsi que des programmes de couverture des besoins en logement.
Parallèlement, les questions d’importance majeure qui tourmentent la jeunesse, sont incluses dans le devis estimatif détaillé du plan de reconstruction de SYRIZA, à travers des programmes de soins médico-pharmaceutiques, pour les chômeurs sans couverture sociale ainsi que la fourniture d’une carte de transport gratuite.

A titre indicatif il est prévu dans le programme:
Le devis précis du programme de SYRIZA est comme suit :

A. Programme pour faire face à la crise humanitaire

1) Fourniture gratuite de courant à 300.000 ménages se trouvant sous le seuil de pauvreté, coût: 59,4 millions €. En détails:

300kW fournis par mois sur 12 mois à 300.000 ménages cela fait en tout 1.080.000MW.

 La DEI=Compagnie publique d’électricité, avec le tarif social, facture 42 euros par MW. Nous, dit SYRIZA, calculons avec un prix moyen de 55 euros par MW, par conséquent le coût global est de 1.080.000 x 55 euros = 59,4 millions d’euros.

2) Programmes de subvention alimentaire par des coupons d’alimentation à 300.000 familles sans ressources via des épiceries sociales et participatives, en coopération avec l’administration locale, l’église, les ONG et les organisations de solidarité.

En détails, dit SYRIZA, nous subventionnons à 7 euros par jour sur 30 jours et sur 12 mois pour 300.000 familles pour un coût total de 756 millions d’euros.

3) Rétablissement progressif du revenu des retraités qui touchent les pensions les plus basses avec comme première mesure le retour du 13ème mois de pension (cadeau de Noël) pour 1.262.920 retraites inférieures à 700 euros.

 En détails, les pensions avec les données de juillet 2014 sont:
-pensions de vieillesse pour 880 633 personnes avec une pension moyenne de 430,72€ soit au total 357 783 160€
-pension de réversion pour 226 574 personnes avec une pension moyenne de 424,92€ soit au total 96.275.824€

-pensions d’invalidité pour 155 683 personnes avec une pension moyenne de 434,41€ soit au total 67.630.252€
Total des pensions 1 262 920 personnes avec une pension moyenne de 430€ = coût total 543 055 600€

4) Programme de réhabilitation de 30 000 logements (de 30, 50, et 70 m²) pour couvrir les besoins de logement, via la subvention de leurs loyers de 3€ par m².

En détails:
10 000 logements de 30 m² avec une subvention de 3€ le m² = 90€ par mois pendant 12 mois = 1080€ par an, soit 10.000×1080 = 10,8 millions€
10 000 logements de 50 m² avec une subvention de 3€ le m² = 150€ par mois pendant 12 mois = 1800€ par an, soit 10 000×1800 = 18.000.000€
10 000 logements de 70 m² avec une subvention de 3€ le m² = 210€ par mois pendant 12 mois = 2520€ par an, soit 10 000×2520 = 25,2 millions€
Donc 30 000 logements pour un coût total de 54 millions€
5) Soins médico-pharmaceutiques gratuits pour les chômeurs sans couverture sociale.
Les soins médicaux seront fournis gratuitement par l’ΕΣΥ (ESY=Système National de santé publique), par le biais de ses différents service, et les médicaments seront fournis gratuitement, avec un coût moyen global de 350 millions€.

6) Carte spéciale de transport gratuit sur les bus urbains et le métro pour les chômeurs et ceux qui vivent en dessous du seuil de pauvreté, soit 1 000 000×10€ sur 12 mois = 120 000 000€. Donc, la subvention totale s’élève à 120 millions d’euros.

Il sera octroyé à l’Organisme des transports urbains, dit SYRIZA, une subvention de 120 millions d’euros, tandis qu’essentiellement il n’y a pas l’augmentation correspondante des coûts de fonctionnement de l’organisme.

7)Suppression des taxes sur le pétrole utilisé pour le chauffage, qui est assimilé fiscalement au pétrole-carburant et retour à la situation précédente..

On prévoit un bénéfice.
Coût total budgété: 1.862.000 €

B. Mesures pour relancer l’économie
1) Mesures immédiates pour abolir la répression de l’économie réelle.
Constitution de commissions spéciales de règlement extra-judiciaire dans chaque région pour la liquidation immédiate des obligations fiscales certifiées et non perçues jusqu’au 31.12.2014.
La liquidation immédiate des obligations fiscales des petits et moyens entrepreneurs sur des cas fiscaux certifiés, des amendes et autres litiges avec l’Administration fiscale, sera organisée par ordre de priorité afin qu’en six mois soient supprimées les injustices commises par les organismes fiscaux et l’Etat ait encaissé les dettes réelles.

Les montants qui résulteront de cette liquidation seront réglés en 84 mensualités et dans chaque cas, afin que le montant total des versements annuels ne dépasse pas 20% du revenu annuel de l’emprunteur. Cela signifie que les versements pourront s’étendre même au-delà de 84.
C’est dans une procédure équivalente de règlement des dettes arrivées à échéance que progressent aussi les caisses d’assurance, dans les mêmes conditions.

En cas de règlement simultané de la dette fiscale et de celle d’assurance, le montant total des versements annuels ne sera pas de 20% + 20%, mais de 30% au plus du revenu annuel de l’emprunteur. Le montant, dit SYRIZA, que nous nous avons bon espoir d’encaisser annuellement est d’au moins 3 milliards d’euros, soit 5% à 15% de la dette totale. Cet encaissement est facilité par les mesures ci-dessous, car elles donnent la possibilité de souffler à ceux qui sont étranglés par le gouvernement de mémorandum et objectivement il y aura reprise du marché.

1. Interruption immédiate des poursuites pénales et des saisies de comptes bancaires, d’habitations principales, de salaires, etc., de même que la fourniture d’un certificat de situation fiscale, à ceux incorporés dans le processus de règlement.
2. Suspension pour douze mois des poursuites et des mesures obligatoires pour les emprunteurs dont le revenu avéré est nul, incorporés dans le processus de règlement.

3. Abolition de la procédure anticonstitutionnelle de flagrant délit pour les dettes envers l’État.
4. Suppression de de 50% de la dette certifiée comme condition préalable à un recours du contribuable devant la justice, qui mène à priver de protection judiciaire tous ceux qui ne peuvent pas payer.
L’acompte sera déterminé par un acte du juge et se situera entre 10% et 20%, selon la capacité financière de l’emprunteur.

 

2) Suppression de l’ENFIA(Impôt unique sur les biens immobiliers) et création par décret d’un impôt sur les grandes fortunes immobilières – coût estimé 2 milliards d’euros.
3) Rétablissement d’un revenu non imposable de l’ordre de 12.000 euros – coût estimé 1,5 milliards d’euros.
4) « Nouvelle prescription partielle de dette » dans les prêts rouges des banques à des personnes physiques et à des entreprises par la fondation d’un organisme public intermédiaire – coûts de démarrage 2 milliards d’euros.
5) Fondation d’une banque de développement / revalorisation des banques coopératives / fondation d’une banque à but spécial pour les petites et moyennes entreprises et pour les agriculteurs – coût de démarrage 1 milliard d’euros.
6) Rétablissement du salaire minimum de 751€ (coût 0)

 

C. Plan de reconquête de l’emploi

 1) Programme d’emploi pour 300 000 nouveaux postes dans le secteur public, le secteur privé et l’économie sociale. Coût pour deux ans 5 milliards d’euros, 3 milliards la première année.

 2) Rétablissement de la législation du travail / prorogation de la durée d’ application des conventions collectives.

 3) Augmentation du nombre de bénéficiaires d’indemnités de chômage.
En fonction de l’économie réalisée par le non octroi d’indemnités pour les 300.000 nouveaux postes.

 

D) Interventions pour la reconstruction institutionnelle de l’Etat
Constitution régionale de l’Etat en régions/ remplacement du « Kallikratis »(programme de réforme territoriale de 2010), par un nouveau cadre institutionnel pour l’auto-administration / augmentation progressive des ressources de l’auto-administration.
Renforcement des institutions de la démocratie représentative et introduction de nouvelles applications institutionnelles de la démocratie directe dans le fonctionnement du système politique. (initiative législative populaire / référendum sur initiative des citoyens / renforcement du Parlement / abolition du statut juridique particulier pour la responsabilité pénale des ministres)

 

Redessiner la carte du fonctionnement des médias, coût 0€.
Devis estimatif total du plan national de reconstruction:
-crise humanitaire: 1,862 milliards
-suppression de l’ENFIA: 2 milliards
-rétablissement de la non imposition: 1,5 milliard
-programme pour l’emploi: 3 milliards.

-« Nouvelle prescription partielle de dette »: 2 milliards

-coût initial d’une banque de développement: 1 milliard.
Soit un coût total de 11,362 milliards.
Par conséquent, commente SYRIZA, « le programme estimé ne coûte ni 11 ni 13, ni même plus 17 milliards comme le rapportent aujourd’hui, de façon trompeuse ou par ignorance, certains médias« .

Où trouver l’argent
Financement du Plan national de reconstruction.
Programme de règlements et d’abolition de la répression sur l‘économie réelle 3 milliards.
Répression de l’évasion fiscale et du crime économique, systèmes d’input-output sur tous les citernes et dans toutes les stations-service afin de lutter contre la contrebande des carburants,contrôles stricts avec des moyens technologiques de pointe aux points d’entrée dans le pays pour lutter contre la contrebande 3 milliards.
Réaffectation des ressources existantes ΕΣΠΑ (CRSN=Cadre de Référence Stratégique National)et du FSF (Fond de Stabilité Financière): 3+3=6 milliards
Recettes estimées de 12 milliards€.

 

Traduction : Frédérique Bouvier

 

Source ; http://www.avgi.gr/article/4036212/i-analutiki-kostologisi-tou-programmatos-tou-suriza

 

 

 



08/12/2014
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